Un déboisement derrière J.-H.-Leclerc critiqué
ENVIRONNEMENT. Un boisé à proximité de l’école J.-H.-Leclerc, à Granby, a subi un important déboisement récemment. Propriété du Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs (CSSVDC), l’emplacement est l’objet d’un réaménagement pour y accueillir un terrain de sport. Résultat: de nombreux arbres coupés pour ce plateau sportif et le chemin qui y donne accès.
L’organisme Les Amis des boisés de Granby dénonce cette situation et demande au CSSVDC de rendre des comptes au sujet de cette coupe d’arbres. Cinq membres de l’association étaient sur place, vendredi dernier, pour exposer la situation et poser des questions à l’administration scolaire.
Des questions
«Nous n’avons pas le décompte exact, mais nous estimons que c’est au moins une centaine d’arbres qui ont été abattus», évalue le responsable des communications des Amis des boisés, Clément Roy. L’association estime que le CSSVDC a enfreint la réglementation municipale sur l’abattage d’arbres en procédant à ce déboisement.
Les Amis des boisés de Granby ont déposé deux demandes d’accès à l’information afin d’obtenir des réponses à leurs questions : une au Centre de services scolaire, et une autre à la Ville de Granby. Les réponses obtenues n’ont pas permis d’éclaircir les interrogations du groupe écologiste, qui souhaitait notamment savoir si une demande de permis avait été faite pour l’abattage de ces arbres. Les Amis des boisés auraient aussi aimé savoir si d’autres sites avaient été envisagés pour l’aménagement du terrain de sport.
Une compensation demandée
Devant le fait accompli, les Amis des boisés, qui comptent une centaine de membres, souhaitent maintenant que le CSSVDC compense ces coupes d’arbres en effectuant un reboisement sur un autre terrain. Le paysagiste Normand Fleury, aussi présent vendredi dernier, explique toutefois qu’un reboisement ne correspond pas à planter un arbre pour chaque arbre abattu.
«On parle de 20 à 50 arbres plantés pour chaque arbre coupé, selon le type d’arbre qui a été rasé», explique M. Fleury, qui est président du Club d’observateurs d’oiseaux de la Haute-Yamaska et qui a travaillé au Jardin botanique de Montréal durant 25 ans.
Un mauvais exemple
Les représentants des Amis des boisés de Granby déplorent le fait que le CSSVDC, en procédant à cet abattage d’arbres, donne un mauvais exemple aux jeunes qu’il éduque, en ce qui concerne la protection des milieux naturels. Des membres du personnel de l’institution sont entrés en contact avec les Amis des boisés pour exprimer leur mécontentement face à cette coupe d’arbres près de l’école J.-H.-Leclerc. «Un membre du personnel nous a affirmé que c’était une honte que le Centre de services scolaire ne soit pas un modèle pour nos jeunes», relate Clément Roy, des Amis des boisés de Granby.
Par courriel, le directeur du Service des ressources matérielles, volet projets au CSSVDC, Mario Beauvais, confirme qu’un permis a été émis pour les travaux d’aménagement des espaces d’athlétisme. Un chemin a été créé dans le boisé pour permettre l’accès à la machinerie nécessaire pour ces travaux. Il servira par la suite à ce que des véhicules d’urgence puissent se rendre au plateau sportif. M. Beauvais indique également qu’un inventaire des arbres abattus a été réalisé et qu’un reboisement est prévu au printemps prochain, sans fournir plus de détails sur ces deux éléments.