Espèces aquatiques envahissantes : une situation préoccupante en Haute-Yamaska
ENVIRONNEMENT. Comme c’est le cas pour de nombreux lacs en Estrie, des espèces aquatiques envahissantes (EAE) contaminent aussi ceux de la Haute-Yamaska. Face à ce constat, de nombreuses initiatives sont mises en place par les intervenants locaux pour tenter d’améliorer la situation actuelle dans les lacs Boivin, Waterloo et Roxton, ainsi que dans la rivière Yamaska.
Le rapport détaillé publié récemment par le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie (CREE) révèle que sur les 61 plans d’eau échantillonnés, 19 ont été classifiés de niveau rouge. Cela signifie qu’on y a décelé un taux de contamination élevé. Parmi les étendues d’eau touchées en Haute-Yamaska, on retrouve les lacs Boivin, Roxton et Waterloo ainsi que la rivière Yamaska.
Un mollusque nommé la vivipare chinoise était présent notamment dans les trois principaux lacs de la région. Au lac Boivin, à Granby, on a aussi détecté la présence de la tortue à oreilles rouges et deux plantes envahissantes, soit l’hydrocharide grenouillette et le très répandu myriophylle à épis qui a été observé dans 46 des lacs et rivières analysés en Estrie. En plus du myriophylle à épis, le lac Waterloo renferme aussi une plante nommée le potamot crépu. Quant au réservoir Choinière, on y observe une plus faible concentration de myriophylle à épis ; il est donc classé de niveau jaune.
Pour réaliser cette analyse, le CREE a compilé les données d’organismes environnementaux présents en Estrie, dont l’Organisme de bassin versant de la Yamaska (OBV Yamaska). Son directeur général adjoint, Michel Landry, suit la situation de près et l’OBV Yamaska collabore avec des comités locaux pour lutter contre les EAE. « Le faucardage se poursuit dans certaines zones du lac Boivin et des bâches ont été installées par endroits au fond du lac Waterloo pour limiter la prolifération du myriophylle », explique-t-il.
OBV Yamaska
Par ailleurs, l’OBV Yamaska réalise plusieurs projets cet été. « Nous avons des initiatives pour améliorer la gestion des eaux pluviales dans le secteur de Shefford et d’autres pour mieux contrôler la présence de la châtaigne d’eau dans la rivière Yamaska. Nous réalisons aussi des actions pour éradiquer le nerprun, notamment dans la région d’Acton », mentionne le représentant de l’OBV Yamaska.
Action Lac Waterloo
En ce qui concerne Action Lac Waterloo (ALW), Esther Déom, qui est membre du conseil d’administration de l’organisme, déclare qu’au début juin, des plongeurs ont procédé à l’arrachage des racines de myriophylle dans diverses zones du lac. « Les plongeurs ont sorti plus de cinq tonnes de biomasse du lac », annonce-t-elle. Et comme c’est le cas chaque année au début du mois d’août, une biologiste procède actuellement à la caractérisation du lac afin de mieux en connaître l’état. De plus, l’ALW bénéficie cet été de l’expertise de deux stagiaires qui l’aident dans son projet de recherche sur la pollution au phosphore et la lutte à l’eutrophisation du lac Waterloo.
Comité d’environnement du lac Roxton
De son côté, le président du Comité d’environnement du lac Roxton, Simon Turcotte, révèle que c’est la présence de milliers d’oies blanches sur ce lac l’automne qui contribue le plus à l’accélération de son vieillissement (eutrophisation). « Pour remédier à cela, depuis 5 ans des bénévoles font de l’effarouchement pour faire fuir les oies. Nous avons eu de bons résultats grâce à cela l’an passé et nous renouvellerons l’initiative cet automne », déclare M. Turcotte.