Zoo de Granby : les syndiqués manifestent devant Artopex
RELATIONS DE TRAVAIL. Environ 60 employés du Zoo de Granby se sont fait entendre, mercredi, devant le fabricant de meubles Artopex, dans le quartier industriel. Leur objectif : rencontrer Simon Lapointe, qui est à la fois président du conseil d’administration du zoo et vice-président Finances et Technologies de l’information chez Artopex.
« On nous dit qu’on devrait plutôt aller chez Simon Lapointe et qu’Artopex n’a rien à voir là-dedans. D’une certaine façon, M. Lapointe a des responsabilités comme président du conseil d’administration. Il doit s’y attendre », déclare sur les lieux l’employée syndiquée Camille De Rome. Elle affirme que les salariés touchés par le lock-out continuent de maintenir la pression pour se faire entendre.
Les syndiqués ont aperçu M. Lapointe entrer dans les bureaux d’Artopex, mercredi matin. Ils l’encouragent à venir les rencontrer. « Le Zoo de Granby nous pousse à l’extérieur, alors nous allons à la visite des gens importants », explique le vice-président de la CSN de l’Estrie, Alexandre Giguère.
Injonction
Une injonction du Tribunal administratif du travail obtenue par le Zoo de Granby le 12 août a restreint le lieu de manifestation des quelque 130 employés qui négocient le renouvellement de leur convention collective, échue depuis décembre dernier. Il s’agit de techniciens vétérinaires et en soins animaliers, de naturalistes-interprètes, de mécaniciens et de membres du personnel administratif.
« Là où l’on peut vraiment manifester et faire du piquetage, c’est sur un triangle de gazon à l’entrée », précise Mme De Rome. Elle confirme que la direction du Zoo de Granby tolère l’installation de deux tentes près des clôtures. Les employés mis en lock-out depuis le 29 juillet ne peuvent pas se garer dans le stationnement ni y circuler.
Pour la naturaliste-interprète Sarah-Claude Flibotte, cela n’a pas de bon sens. « On accueille les gens avec bonne humeur, on leur dit bonne journée. Toutefois, on nous a accusés de les faire virer de bord et de bloquer l’entrée alors que ce n’est jamais arrivé », soulève-t-elle.
Le président-directeur général du Zoo de Granby explique que l’injonction était nécessaire pour maintenir l’ordre. « Les syndiqués ont posé des collants dans les vitres, sur des panneaux signalétiques et à d’autres endroits au parc animalier. C’est venu brimer l’expérience de nos clients », soutient Paul Gosselin. Il affirme que les employés en lock-out nuisaient à la bonne logistique de l’endroit et ajoute qu’en temps normal, toutes les places de stationnement sont réservées pour les visiteurs durant l’été.
L’injonction vient délimiter des zones claires pour que les employés en conflit de travail puissent continuer à exercer leurs moyens de pression.
Négociations
Les négociations font toujours du surplace. Mme Flibotte souligne que quelques avancées ont eu lieu au niveau des horaires de travail, surtout en éducation. Les autres clauses normatives sont sur la table présentement. Les parties patronale et syndicale se sont rencontrées une fois de plus aujourd’hui. « On se bute encore à un mur », dit l’employée.
Le même son de cloche résonne du côté de Paul Gosselin. « Dans une négociation, ça va des deux côtés, et sincèrement, jusqu’à maintenant, je n’ai vu des avancées que du côté patronal. Je trouve ça malheureux et je vois là-dedans une stratégie de la CSN », déclare au bout du fil le président-directeur général du Zoo de Granby. Il trouve qu’il est absurde que ses employés manifestent ailleurs qu’à leur lieu de travail.
Selon Alexandre Giguère, « La CSN est disponible pour négocier jour et nuit s’il le faut. C’est très difficile pour tout le monde, ça donne une très mauvaise image à Granby qui rayonne de manière générale ailleurs au Québec ». Le vice-président de la CSN de l’Estrie prévoit d’autres actions, selon les avancées à la table de négociation.
Abraham Santerre.