Archibald: le projet du ciné-parc freiné à l’hôtel de ville
MUNICIPAL. Présenté à la Ville de Granby avant la pandémie, le projet de ciné-parc de l’Attelier Archibald est présentement sur le frein alors que récemment, le conseil municipal a retiré le point à l’ordre du jour concernant l’initiative privée puisqu’à l’urbanisme, «il semble avoir un peu de sable dans l’engrenage», a confié le maire Pascal Bonin.
Pour le copropriétaire du restaurant de la rue Saint-Jacques, Martin Gagnon, cette décision du conseil l’a surpris, mais il garde toutefois bon espoir.
«J’ai été scié, a-t-il confié lors d’une entrevue téléphonique. Sur le coup, je n’ai pas mal réagi, mais j’étais surpris […] Je n’abandonne jamais. Je vais tout faire pour y arriver et [je vais] leur expliquer que l’idée est bonne. J’ai très bon espoir.»
Lorsque le gouvernement du Québec avait annoncé le confinement, la Ville avait indiqué au principal intéressé de ne pas aller de l’avant avec son initiative parce que les rassemblements étaient interdits. Et il avait alors respecté les recommandations pensant que son initiative pourrait éventuellement se réaliser puisque les gens resteraient dans leur voiture.
Dans le contexte actuel de la distanciation sociale, M. Gagnon souhaiterait que le ciné-parc puisse accueillir une cinquantaine de personnes pour commencer et si tout se passe bien, il aimerait monter le nombre à 75 voire même 100 personnes. Tout en s’assurant que les cinéphiles demeurent dans leur véhicule.
«Je veux être sûr que les gens restent dans leur véhicule et que tout se passe bien et qu’on le gère bien parce que justement, je sais que je vais être on the spot, a confié le restaurateur qui a eu des discussions avec l’urbanisme. Je voulais être sûr et certain que tout soit parfait.»
Rappelons que si le projet du ciné-parc ne peut finalement pas prendre forme à Granby, M. Gagnon songera à le transporter dans une autre ville pas bien loin. Il espère seulement que la municipalité ne lui prendra pas son idée après avoir refusé son concept.
«C’est sûr et certain que si jamais la Ville décide de faire un ciné-parc et qu’elle ne me le permet pas, là, par exemple, je ne serai pas content, a affirmé l’homme d’affaires. Ça va prendre de méchantes bonnes raisons pour me faire comprendre que ce ne sera pas possible.»
S’assurer de respecter les règles
Pour pouvoir mener à terme son futur ciné-parc, Martin Gagnon est conscient que l’administration Bonin doit d’abord s’assurer que tout est fait selon les règles, d’où la décision de retirer le projet de l’ordre du jour lors de la dernière séance de travail.
«Je pense que la Ville, avant de dire oui, veut être sûre et certaine que tout est correct et que tout se fait selon les règles, a-t-il avancé. En ce moment, de toute façon, on n’a pas le droit aux rassemblements. Je ne prévoyais pas faire ça maintenant. Je pense que le projet avance quand même. Je pense qu’il manquait des informations à la Ville pour pouvoir en discuter. Je n’ai pas abandonné du tout.»
Comme il est inscrit dans un document remis aux médias, le ciné-parc de l’Attelier Archibald prévoit installer un écran dans le fond de la cour du côté de la rue Saint-Joseph. Des émetteurs seraient prêtés pour que chaque voiture puisse avoir du son et les heures d’ouverture seraient du début de la noirceur jusqu’à 23h maximum.
Les présentations, quant à elles, seraient les dimanches et lundis, de l’ouverture des ciné-parcs jusqu’à la fin du mois d’août.
«Aussitôt que les ciné-parcs ouvrent un peu partout, je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas, a noté M. Gagnon, qui se réjouit de la réponse des gens concernant son projet. Là, c’est sûr et certain que je vais mettre de la pression pour savoir pourquoi ou si on peut m’accorder mon permis plus rapidement.»
Est-ce que le ciné-parc pourrait revenir chaque année? Martin Gagnon aime l’idée et il serait prêt à adapter son concept, lequel remettra les profits à une cause.
«Je pense que l’idée pourrait être bonne, a reconnu le principal intéressé. Si la Ville est d’accord et que ce n’est pas compliqué d’avoir une dérogation ou un permis temporaire tous les étés, ou un événement pendant un mois, je suis ouvert. Je ne veux pas en faire une business. Ce n’est pas mon but. Je pense que ça pourrait être un divertissement intéressant qui sort un peu de l’ordinaire.»
Encore des questions
L’usage de ciné-parc n’est pas autorisé dans la zone tel qu’indiqué dans le même document remis aux médias. Une modification réglementaire est nécessaire. Et c’est pourquoi le sujet n’a pas été abordé par les élus municipaux puisque des éléments doivent être encore étudiés.
«Je veux en parler avec le conseil, a expliqué le maire de Granby, Pascal Bonin, au terme de la séance virtuelle. On était assez restreint dans le temps et tout ça. Avec les moyens technologiques, ça rallonge un peu et c’est moins fluide. Et je me pose certaines questions sur ce projet-là en matière de zonage, en matière de droit et en matière d’équité avec les autres.»
Bien qu’il ne soit pas contre les initiatives provenant du privé, Pascal Bonin a indiqué préférer attendre avant de rendre une décision.
«Ça demande des classes d’usage qu’il n’a pas, a commenté le premier magistrat. Il y a des choses à l’urbanisme qui semblent avoir un peu de sable dans l’engrenage et je veux prendre le temps d’en discuter avec mon conseil […] parce que cette direction-là peut être hasardeuse un peu.»