Les autorités sud-coréennes veulent interroger Yoon sur son décret de la loi martiale

Les autorités sud-coréennes chargées de l’application de la loi font pression pour convoquer le président destitué Yoon Suk Yeol afin de l’interroger sur sa décision d’imposer la loi martiale. La Cour constitutionnelle a commencé sa première réunion lundi pour déterminer s’il faut démettre M. Yoon de ses fonctions ou le rétablir en poste.

Une équipe d’enquête conjointe impliquant la police, une agence anticorruption et le ministère de la Défense a déclaré qu’elle prévoyait de transmettre une demande au bureau de M. Yoon pour qu’il se présente mercredi à un interrogatoire. Ils tentent en même temps d’élargir l’enquête afin de déterminer si ses actions constituaient une rébellion.

M. Yoon a été destitué par l’Assemblée nationale, contrôlée par l’opposition, samedi pour son décret de loi martiale du 3 décembre. Ses pouvoirs présidentiels seront suspendus jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle donne sa décision.

Si M. Yoon est démis, une élection nationale pour choisir son successeur doit avoir lieu dans les 60 jours. Le président déchu a justifié son application de la loi martiale comme un acte de gouvernance nécessaire contre le principal parti d’opposition libéral, le Parti démocrate, qu’il décrit comme une force antiétatique qui entrave ses programmes. Il a juré de lutter jusqu’au bout contre les efforts visant à le destituer.

Des centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues de la capitale du pays, Séoul, ces derniers jours. Ils exigent l’arrestation de M. Yoon.

Des procureurs sud-coréens, qui demandent une enquête séparée sur l’incident, auraient également demandé à M. Yoon de se présenter au bureau du procureur pour être interrogé dimanche, mais il a refusé de le faire. Les appels répétés au bureau du procureur sont restés sans réponse.

Le service de sécurité présidentiel de M. Yoon a également résisté à une tentative de la police de perquisitionner le bureau du président déchu.

La cour a jusqu’à 180 jours pour se prononcer. Mais les observateurs disent qu’une décision de justice pourrait être rendue plus rapidement.

Dans le cas des destitutions parlementaires des anciens présidents — Roh Moo-hyun en 2004 et Park Geun-hye en 2016 —, la Cour a passé respectivement 63 et 91 jours avant de décider de rétablir M. Roh et de révoquer Mme Park.

Le premier ministre Han Duck-soo, qui est devenu le dirigeant par intérim du pays après la destitution de M. Yoon, et d’autres responsables gouvernementaux ont cherché à rassurer les alliés et les marchés après que l’incident a paralysé la sphère politique, interrompu la diplomatie et compliqué les efforts pour relancer une économie déjà chancelante.