Fonction publique fédérale: une médiation cruciale commence

MONTRÉAL — Le Conseil du trésor fédéral et l’Alliance de la fonction publique du Canada amorceront dimanche une phase cruciale de médiation, alors qu’une menace de grève plane.

Cette séance de médiation intensive est prévue pour une bonne partie de la semaine, ont précisé les deux parties.

Cette négociation des conventions collectives concerne 124 000 fonctionnaires fédéraux, membres de l’AFPC, qui oeuvrent dans les différents ministères et organismes.

Pendant ce temps, les syndiqués se prononcent depuis plusieurs jours déjà et pour quelques jours encore sur un mandat de grève.

On ignore encore quelle forme pourrait prendre une éventuelle grève, soit illimitée ou tournante par régions du pays ou par journées isolées ou consécutives.

L’AFPC Québec a déjà indiqué qu’une grève pourrait être déclenchée au début de juin, si les membres accordent effectivement un mandat de grève d’ici là.

Au plan salarial, l’Alliance réclame des augmentations de 4,5 % par année pour 2021, 2022 et 2023.

Le gouvernement fédéral offre 1,5 % en 2021, 3 % en 2022, 2 % en 2023 et 1,75 % en 2024, soit une moyenne de 2,06 % par année.

Entre les deux, un rapport de la Commission de l’intérêt public — une étape du processus de négociation au fédéral qui vise à rapprocher les parties — a proposé des augmentations de 1,5 % en 2021, de 4,5 % en 2022 et de 3 % en 2023.

«Le gouvernement a bon espoir que ces négociations seront productives», a fait savoir le Secrétariat du Conseil du trésor face à cette phase de médiation qui va commencer.

L’Alliance, de son côté, dit refuser que ses membres s’appauvrissent. «2 % c’est pour le lait», pouvait-on lire sur les pancartes, lors d’une manifestation à Montréal, la semaine dernière.

L’AFPC porte aussi des revendications touchant le télétravail et la sous-traitance des emplois de la fonction publique vers le privé.

Le gouvernement fédéral se prépare tout de même, le cas échéant. «Advenant une interruption de travail, certains services offerts à la population canadienne pourraient être retardés ou rendus indisponibles. Le gouvernement s’engage à faire preuve de transparence avec les Canadiens et Canadiennes en ce qui a trait aux incidences sur les services, le cas échéant. Des renseignements seront publiés sur Canada.ca afin d’aider le public à être au fait des potentielles répercussions sur les services», a-t-il fait savoir.