Il n’y a jamais eu autant d’infirmières au Québec; hausse de l’effectif dans le privé

MONTRÉAL — Le nombre d’infirmières a encore crû au Québec au cours de la dernière année, confirme mardi l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Et l’Ordre remarque une hausse de l’effectif dans le secteur privé.

Selon les statistiques annuelles qui viennent d’être publiées par l’OIIQ, 82 271 infirmières étaient inscrites au tableau de l’Ordre, le 31 mars 2022. 

Il s’agit d’une croissance de l’effectif en emploi de l’ordre de 1,5 % par rapport à l’année précédente.

«On n’en a jamais eu autant au Québec. Depuis 10 ans, ça n’arrête pas d’augmenter», a lancé le président de l’Ordre, Luc Mathieu, dans le cadre de l’assemblée générale et du congrès de l’OIIQ.

Pourtant, nombreux sont les observateurs qui évoquent une «pénurie» d’infirmières.

«On le sait qu’il y a des situations de pénurie dans le réseau. Mais est-ce qu’il en manque vraiment, en termes de nombre? Ça, dans la profession, les gens disent « on ne pense pas ». Il faut d’abord optimiser la contribution de chacun», a commenté le président de l’Ordre. 

Dans le privé

L’Ordre a aussi signalé une augmentation de l’effectif infirmier dans le secteur privé depuis le début de la pandémie.

«La rétention des plus de 63 000 infirmières et infirmiers dans le réseau de la santé et des services sociaux demeure toutefois un enjeu, même si leur nombre est similaire à celui de l’année précédente. Ainsi, la tendance amorcée depuis le début de la pandémie se poursuit avec une hausse de l’effectif au privé, sans qu’on enregistre un départ massif du secteur public.»

L’OIIQ précise que 2400infirmières travaillent principalement pour une agence de placement. Il s’agit d’une hausse d’environ 19 % par rapport à l’année précédente.

«Il est urgent de prendre des mesures qui assureront la rétention des infirmières et infirmiers déjà en poste et de la relève», conclut l’Ordre.

Plus de temps plein

Aussi, plus d’infirmiers et d’infirmières travaillent à temps plein. L’Ordre parle même d’un «nombre inégalé» de membres à temps plein, soit 68,4 %. Il s’agit cette fois d’une augmentation de 4 points de pourcentage.

Aussi, pour la première fois, plus de la moitié des infirmières qui ont fait leur entrée dans la profession exerçaient à temps complet, mentionne l’Ordre, soit 51,1 %.

«Dans les deux cas, il s’agit des plus fortes augmentations depuis au moins 20 ans», relève l’ordre professionnel.

«Ces hausses seraient en partie attribuables aux décrets et aux mesures incitatives du gouvernement pour faire face à l’urgence sanitaire», avance l’OIIQ.

Confronté qu’il était à une pénurie de travailleurs dans la santé, à cause de la COVID-19, Québec avait en effet offert une panoplie de primes aux infirmières, notamment pour les inciter à travailler à temps complet.

L’OIIQ souligne également que durant l’exercice 2021-2022, il a délivré 3565 permis d’exercice, ce qui correspond à la moyenne des 10 dernières années.

Du nombre, 24 % étaient des diplômés de l’extérieur du Québec, soit 842 personnes.