Le Canada impose d’autres sanctions contre des membres de l’élite en Haïti

OTTAWA — Le Canada impose davantage de sanctions à des membres de l’élite haïtienne qu’il accuse de favoriser les activités de bandes criminelles dans le pays des Antilles. 

Les nouvelles sanctions prévoient le gel des avoirs canadiens détenus par trois des personnes les plus riches du pays: Gilbert Bigio, souvent qualifié de «personne la plus riche d’Haïti», ainsi que Reynold Deeb et Sherif Abdallah.

Selon la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, «le Canada a des raisons de croire que ces personnes utilisent leur statut de membres très en vue de l’élite économique en Haïti pour protéger et permettre les activités illégales de gangs criminels armés, notamment par le blanchiment d’argent et d’autres actes de corruption».

Des bandes criminelles paralysent depuis des mois Haïti en bloquant l’accès aux routes, au carburant et aux produits de première nécessité. Le gouvernement à Port-au-Prince a demandé une intervention militaire internationale, qu’Ottawa envisage de diriger.

Mais certains Haïtiens craignent que ce soutien international ne permette au fond que le maintien au pouvoir de certains membres du gouvernement qui, selon eux, sont justement responsables de la corruption et de l’aggravation de l’épidémie de choléra dans le pays.

Dans un communiqué, lundi, la ministre Joly demande également aux autres pays de suivre l’exemple du Canada «et d’imposer des sanctions aux gangs et à leurs partisans pour aider le peuple haïtien à sortir de cette crise et à rétablir la paix et la sécurité» dans le pays.