Le logement est une source de stress pour plusieurs, dit un sondage

MONTRÉAL — Le logement est une source élevée de stress pour de nombreux Québécois, révèle un sondage dont les résultats ont été rendus publics mercredi, à quelques jours de la grande valse du 1er juillet.

Selon l’enquête Léger réalisée pour l’Observatoire des tout-petits, 47 % des locataires, 55 % des familles monoparentales, 46 % des ménages ayant un revenu inférieur à 40 000 $ par année, 44 % des familles immigrantes et 34 % des résidants de la grande région Montréal ressentent un stress important en lien avec leur situation d’habitation.

«Et ça, bien évidemment, ce sont les familles qui ont été frappées le plus durement par la pandémie, alors c’est inquiétant de savoir qu’en plus elles sont en situation difficile par rapport au logement», a souligné la directrice de l’Observatoire des tout-petits, Fannie Dagenais.

Trois locataires sur cinq ont indiqué avoir été obligés de changer leurs habitudes pour être en mesure de payer leur loyer. Les trois quarts des familles monoparentales locataires ont affirmé vivre cette situation.

Les parents qui vivent un stress élevé, rappelle l’Observatoire, pourront être moins bien disposés à répondre aux besoins de leur enfant, notamment au chapitre de l’attention que le parent pourra accorder à son enfant.

«Un tout petit qui vit dans une maison où les adultes sont stressés, où les adultes ont de la difficulté à trouver du temps pour accorder de l’attention aux enfants, évidemment que ça peut avoir des répercussions sur le bien-être de l’enfant, mais aussi sur son développement», a rappelé Mme Dagenais.

Quatorze pour cent des participants au sondage ont affirmé que leur logement actuel ne correspond pas aux besoins de leur famille, une proportion qui grimpe à 24 % pour les familles monoparentales, à 30 % pour les locataires et à 32 % pour les ménages avec un revenu de moins de 40 000 $.

«On peut avoir des parents qui vont devoir habiter un logement qui a des problèmes de salubrité, de vermine, de moisissures, ce qui évidemment a des répercussions sur le développement des enfants, sur le bien-être et la santé de toute la famille», a dit Mme Dagenais.

Le problème le plus souvent évoqué par les parents est le manque de pièces pour que chacun ait son espace, poursuit-elle, «donc si on est en présence d’une famille qui a plusieurs enfants, on sait qu’il y a très peu de logements qui sont disponibles avec suffisamment de chambres pour accueillir des familles nombreuses, donc ça aussi c’est un enjeu pour ces familles-là».

Un logement abordable monopolisera moins de 30 % des revenus du ménage avant impôts. Mais pour 61 % des parents, l’habitation à coût abordable comporte plus de défis aujourd’hui qu’avant la pandémie, une proportion qui grimpe à 72 % chez les parents locataires.

Le fait d’habiter un logement que leurs parents n’ont pas les moyens de s’offrir pourra également avoir des répercussions sur la santé des enfants. On a ainsi remarqué que les enfants qui se retrouvent dans une telle situation sont souvent de plus petit poids que leurs camarades, possiblement parce que leurs parents ont ensuite moins d’argent à consacrer à des besoins de base, comme l’alimentation.

Cela pourra aussi avoir un impact néfaste sur le développement physique, émotif, cognitif, langagier et social de l’enfant.