Les chefs des partis de l’Ontario parlent du coût de la vie lors du débat
Les principaux chefs des partis politiques de l’Ontario ont débattu des enjeux provinciaux importants que sont les soins de santé, le coût de la vie et le logement, lundi, lors d’un débat électoral provincial empreint de légèreté.
Les électeurs se rendront aux urnes pour des élections anticipées le 27 février et, à un peu plus d’une semaine de la fin de la campagne, les Ontariens ont eu un aperçu, lors du débat télévisé, des promesses et des plans des chefs pour la province, ainsi que des accusations d’inaction sur ces questions clés.
Le chef progressiste-conservateur Doug Ford est en tête dans les sondages et les trois autres chefs de parti ont principalement concentré leurs attaques sur lui. L’un des moments les plus marquants du débat a eu lieu lorsque le chef du Parti vert, Mike Schreiner, a mis Doug Ford sur la sellette, en s’adressant directement à lui au sujet des taux de versement du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées.
«Je me demande si M. Ford pense qu’il est acceptable que, dans une province aussi riche que l’Ontario, les gens soient obligés de vivre dans la pauvreté avec 1300 $ par mois alors que le loyer moyen du marché dans cette province est de 1600 $ par mois et de plus de 2000 $ à Toronto», a avancé M. Schreiner.
«Comment pouvons-nous dormir la nuit en sachant que les personnes handicapées ne peuvent même pas payer leurs factures?», a-t-il ajouté.
Les Verts, le NPD et les Libéraux se sont engagés à doubler les montants des prestations du Programme ontarien de soutien aux personnes handicapées. En réponse, M. Ford a fait remarquer que son gouvernement avait indexé les paiements sur l’inflation.
Le chef du Parti progressiste-conservateur a affirmé que la province n’aurait pas assez d’argent pour payer les personnes bénéficiant du programme si l’économie s’effondrait, revenant ainsi à son message central de campagne, à savoir lutter contre les tarifs américains.
M. Ford a convoqué des élections anticipées en affirmant qu’il avait besoin d’un mandat plus fort pour faire face aux quatre prochaines années de la présidence de Donald Trump aux États-Unis.
Les chefs de l’opposition ont affirmé que M. Ford avait déjà un mandat majoritaire et qu’ils auraient soutenu des mesures de relance en réponse à d’éventuels tarifs américains.
Doug Ford a également ramené à l’économie ses réponses sur les soins de santé, les transports et le logement.
Sur le plan du coût de la vie, la cheffe du NPD, Marit Stiles, a affirmé que son parti rétablirait le contrôle des loyers, donnerait des chèques mensuels dans le cadre d’un programme de rabais sur les produits d’épicerie et s’attaquerait aux prix excessifs.
Crombie et Ford s’attaquent
La cheffe libérale Bonnie Crombie a avancé qu’elle introduirait une réduction d’impôt sur le revenu que M. Ford avait promise en 2018, mais n’a pas mise en place, ce qui a amené le chef progressiste-conservateur à dire qu’il était presque «tombé de la scène» en entendant Mme Crombie promettre une réduction d’impôt. Il a miné le bilan de Mme Crombie en tant que mairesse de Mississauga, en Ontario, et a félicité sa successeure, Carolyn Parrish, à plusieurs reprises.
La cheffe libérale, qui s’en est prise particulièrement agressivement à M. Ford, a clairement indiqué à la fin du débat que sa stratégie n’était pas seulement de miner le bilan de Doug Ford, mais aussi d’attirer les électeurs de centre gauche.
«Je demande à ceux d’entre vous qui ont voté pour le NPD lors des dernières élections de voter pour les libéraux», a-t-elle déclaré.
Dans une question sur le logement, les chefs se sont fait demander s’ils construiraient des maisons sur les terres protégées de la Ceinture verte, une référence à une décision de Doug Ford, maintenant annulée, et qui fait l’objet d’une enquête criminelle de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Les chefs de l’opposition ont tous dit non, tandis que M. Ford a dit non en faisant un clin d’œil au fait qu’il a changé d’avis à plusieurs reprises sur la Ceinture verte.
«J’ai dit que je le faisais, puis je ne le faisais pas, puis je l’ai fait, a-t-il expliqué. Mais en disant cela (…) je me suis excusé auprès des gens.»
Le modérateur du débat, David Common, de CBC, a tenté de briser une partie de la tension en posant des questions légères et personnelles tout au long de la soirée. Il a notamment demandé aux chefs quels plats ils cuisineraient pour les autres politiciens sur scène, quel était leur premier emploi et où ils passeraient leurs vacances en Ontario.
Doug Ford a mentionné qu’il ne cessait jamais de travailler et qu’il n’était allé à son chalet que deux fois l’année dernière pour tondre la pelouse. M. Schreiner a indiqué que sa famille et lui adoraient faire de la randonnée dans la région de Guelph, la circonscription où il se présente à la réélection. Mme Crombie a avancé qu’elle voulait faire de l’escalade à Thunder Bay. Mme Stiles a déclaré qu’elle était une nageuse passionnée et qu’elle voulait essayer de nager dans le lac Supérieur.