Les partis d’opposition saluent les maires qui tiennent tête aux caquistes

QUÉBEC — L’opposition à l’Assemblée nationale se réjouit de voir des maires qui tiennent tête au gouvernement Legault.

Selon le Parti québécois (PQ), cette nouvelle génération d’élus municipaux veille à contrer la «propagande» caquiste, tandis que Québec solidaire (QS) estime qu’il est en «communauté d’esprit» avec ces maires.  

Cela fait suite aux critiques émises par les maires de Longueuil, Granby, Québec, Sherbrooke et Gatineau: ils appellent le gouvernement caquiste à moderniser ses positions sur la densification urbaine.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, est même allé jusqu’à qualifier le discours du gouvernement de «fallacieux».

«Je suis admiratif du courage de ces maires-là», a commenté le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, en point de presse jeudi à l’Assemblée nationale.

«Normalement, en politique québécoise, on dit toujours que les maires se collent au pouvoir, vont garder le silence pour tenter d’obtenir ce dont ils ont besoin pour leur ville», a-t-il constaté. 

Or cette fois, il salue la «mobilisation» des maires, car «le gouvernement joue avec la vérité, manipule l’opinion publique parce qu’il a tout l’espace depuis plus de deux ans».

Pour sa part, le député de QS dans Rosemont, Vincent Marissal, a souligné que les priorités des nouveaux maires, soit la protection de l’environnement, l’ajout de transports collectifs et la construction de logements, correspondaient parfaitement à celles de sa formation politique.

«Il y a une communauté d’esprit en ce moment entre les priorités de QS, l’action politique qu’on mène, et ces maires et mairesses», s’est félicité M. Marissal, en mêlée de presse au parlement.

«On se voit comme des précurseurs», a-t-il ajouté.

La cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, estime pour sa part qu’on est à la «croisée des chemins» pour ces trois crises actuelles: crise du logement, crise climatique et crise de la main-d’oeuvre.

«Je pense qu’on va, en somme, dans la même direction que le maire Marchand», a-t-elle dit, en assurant que ces maires aux voix fortes ne font pas ombrage à l’opposition à l’Assemblée nationale.

Elle a laissé entendre que, durant ses nombreuses tournées en région, d’autres maires ont dit tout bas ce que les nouvelles figures municipales disent tout haut. 

Le ministre Éric Caire, qui a déjà attaqué durement le maire Bruno Marchand, laisse les électeurs juger par eux-mêmes des critiques émises par les maires.   

«On va en élection bientôt, on verra ce que la population en pense», a-t-il déclaré.