Ottawa envisage d’équiper les Forces armées d’avions de surveillance américains

OTTAWA — Le Canada envisage d’acheter une flotte d’avions de surveillance militaire du géant américain de l’aérospatiale Boeing sans passer par un appel d’offres.

Le ministère fédéral de l’Approvisionnement indique que le Canada a envoyé une lettre au gouvernement américain demandant plus d’informations, y compris un prix, pour un maximum de 16 avions P-8 Poseidon et l’équipement connexe.

Le ministère affirme que la demande fait suite à des discussions avec l’industrie et des alliés proches sur les remplacements potentiels des CP-140 Aurora vieillissants de l’Aviation royale canadienne.

Le ministère affirme que ces consultations ont identifié le Poseidon comme le seul avion qui pourrait répondre aux exigences du Canada pour un nouvel avion de surveillance.

Le gouvernement affirme que la requête n’engage pas le Canada à acheter les avions fabriqués aux États-Unis.

«La décision finale sera basée sur la capacité offerte, la disponibilité, les prix et les avantages pour l’industrie canadienne», a déclaré le ministère dans un communiqué non signé publié lundi en fin d’après-midi.

Cependant, le gouvernement fédéral a annoncé une série d’achats militaires sans appel d’offres.

La ministre de la Défense Anita Anand a notamment annoncé plus tôt ce mois-ci que le Canada accélérera l’achat de nouvelles armes antichars, antiaériennes et antidrones pour l’armée.

Le constructeur aéronautique montréalais Bombardier, qui a eu gain de cause dans un litige commercial contre Boeing il y a cinq ans, a exprimé son intérêt à offrir son propre avion en remplacement potentiel des Aurora.

Cela implique des rencontres avec Mme Anand et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne.

«Le Canada a la possibilité de tirer parti de son industrie aérospatiale pour fournir un avion multi-missions qui sera la norme pour les décennies à venir, au pays et à l’étranger en tant qu’exportation», a déclaré dans un communiqué le porte-parole de Bombardier, Mark Masluch.

«Bombardier a parlé avec les ministres Anand et Champagne, et attend avec impatience une réponse sur quand et comment nous pouvons présenter une offre, et une solution dont les Canadiens seront fiers pour les décennies à venir.»