Publicités: le gouvernement caquiste offre ses excuses à l’Assemblée nationale

QUÉBEC — Le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) présente ses excuses à l’Assemblée nationale pour une erreur commise «de bonne foi».

C’est que la CAQ a récemment lancé une vaste offensive publicitaire vantant son bilan des quatre dernières années en vue de la prochaine campagne électorale.

Elle s’y félicite d’avoir adopté le projet de loi 96 sur la langue française, alors qu’il n’a même pas encore franchi cette étape, a déploré jeudi la leader parlementaire de Québec solidaire, Christine Labrie.

Elle a lu au Salon bleu des extraits de la publicité, selon laquelle l’adoption du projet de loi 96 est le «geste le plus fort pour la langue française depuis l’adoption de la loi 101 en 1977».

La CAQ s’autocongratule également d’avoir enchâssé dans la Constitution le fait que le Québec est une nation et que sa langue officielle est le français, alors que ce n’est pas chose faite.  

«On ne peut pas présumer d’un projet de loi. C’est un manque de respect envers le processus législatif», s’est plainte Mme Labrie au président de l’Assemblée nationale, François Paradis.

Laisser faussement croire qu’un projet de loi a force de loi dans des publicités pourrait même constituer un outrage au Parlement, si l’on se fie à la jurisprudence, a-t-elle ajouté. 

Mme Labrie a appelé à une plus grande déférence à l’égard de l’Assemblée nationale et de ses membres. 

Elle a rappelé qu’on ne doit pas donner l’impression aux Québécois qu’une mesure projetée est un fait accompli et que les députés au parlement n’ont aucun rôle à jouer.

Le leader parlementaire du gouvernement, et ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, s’est alors levé pour présenter des excuses formelles à l’Assemblée. 

«C’est une erreur de bonne foi. Ça n’aurait pas dû se produire, alors nous présentons nos excuses à l’Assemblée nationale, M. le Président, et nous verrons à ce que cette situation ne se reproduise plus à l’avenir», a-t-il déclaré.

Il a ajouté que les publicités seraient corrigées.

Le président Paradis a clos le débat en disant «prendre acte» des excuses formulées par le leader du gouvernement.