Québec annonce 3000 logements sociaux et abordables, avec l’aide de partenaires

Alors que le manque de logements frappe durement, Québec annonce la construction de 3000 logements sociaux et abordables, avec la contribution de partenaires.

L’annonce a été faite mercredi par la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, aux côtés de représentants du Fonds immobilier de solidarité FTQ, de Fondaction et du Mouvement Desjardins.

Québec y consacrera 395 millions $, dont 350 millions $ pour la construction de 2000 logements abordables et sociaux d’ici trois ans. Le tout sera réalisé par le Fonds immobilier de solidarité FTQ (175 millions $) et le Mouvement Desjardins (175 millions $).

Normand Bélanger, président-directeur général du Fonds immobilier de solidarité FTQ, a souligné que la contribution du fonds à cette partie sera de 75 millions $. «L’annonce d’aujourd’hui, c’est un pas de plus sur la voie de la solidarité. Devant une crise du logement sans précédent, on est fier de faire partie de ce nouveau partenariat», a-t-il dit.

«C’est un effort de société, c’est un effort qui est un reflet de ce que les Québécois s’attendent des leaders socio-économiques de leur milieu», a ajouté Jean-Yves Bourgeois, premier vice-président services aux entreprises chez Desjardins.

L’autre partie de la subvention gouvernementale, soit 45 millions $, sera consacrée à ce qui est présenté comme un nouveau modèle qui allie copropriété et coopérative. 

«Le modèle a déjà fait ses preuves en Estrie», a noté Geneviève Morin, présidente-directrice générale de Fondaction, qui est le partenaire pour des copropriétés abordables d’ici cinq ans. 

Les ménages qui acquerront ces copropriétés abordables se trouveront à libérer 1000 logements pour d’autres ménages, fait-on valoir.

Les partenaires ont l’intention de veiller à une bonne répartition géographique de ces logements dans l’ensemble du Québec, puisque la demande est soutenue. «On va y aller là où il y a des besoins urgents en habitation», a affirmé la ministre Laforest.

La ministre a admis qu’il y avait bel et bien une «crise du logement» dans «certaines municipalités». Elle a soulevé une situation particulièrement préoccupante à Sherbrooke, Granby, Rimouski et Trois-Rivières, par exemple.

Par ailleurs, alors que la date fatidique du 1er juillet approche et que plusieurs ménages n’ont pas réussi encore à se trouver un logement, la ministre a invité les citoyens mal pris à contacter leur office municipal d’habitation ou leur municipalité, puisque ceux-ci disposent de listes de logements disponibles dans leur région respective.

Et même lorsque le Québec aura rattrapé le retard des logements abordables ou sociaux qui n’ont pas été construits dans le passé, «il ne faudra jamais arrêter d’investir», a souligné la ministre. 

À Montréal, la mairesse Valérie Plante a salué l’annonce, mais a rappelé que de nombreux détails ne sont toujours pas connus, notamment «où, quand, comment, les projets vont sortir de terre».

Elle a toutefois rapidement redirigé l’attention vers une demande qu’elle a faite en début de semaine dans le but de faire débloquer la construction et la rénovation de 6000 logements sociaux dans la métropole.

En effet, Québec et Ottawa ne s’entendent pas sur les paramètres du Fonds national de co-investissement pour le logement, créé en 2018, qui doit permettre au gouvernement provincial de gérer des sommes envoyées par le fédéral pour le logement.

Selon Mme Plante, les désaccords entre les gouvernements sont bien loin des préoccupations sur le terrain.

«Dans le dossier de l’habitation, ce n’est pas la première fois que ça arrive que des sommes soient prises entre les deux paliers. Moi, je ne trouve pas ça acceptable», a-t-elle affirmé.

«Pas dans une crise du logement, pas quand il y a des gens qui n’arrivent pas à se trouver un logement pour le 1er juillet. Les gens ne veulent pas entendre parler de chicane à Québec et à Ottawa. Ce qu’ils veulent, ce sont des solutions.»