Une Canadienne rentre chez elle après avoir été détenue aux États-Unis
VANCOUVER — Une Britanno-Colombienne détenue pendant près de deux semaines par les services d’immigration américains est de retour chez elle, a indiqué sa mère.
Alexis Eagles a confirmé samedi que sa fille, Jasmine Mooney, avait atterri à l’aéroport international de Vancouver vers minuit et était rentrée chez elle en ville.
Mme Eagles a mentionné qu’elle était à l’aéroport pour accueillir sa fille de 35 ans, accompagnée d’amis de Mme Mooney.
Jasmine Mooney était détenue par les services d’immigration américains depuis le 3 mars, date à laquelle son visa lui avait été refusé alors qu’elle tentait d’entrer en Californie depuis le Mexique, avait précédemment expliqué sa mère.
Dans une publication sur Facebook la semaine dernière, Mme Eagles a affirmé que sa fille avait été détenue au poste frontière de San Ysidro, près de San Diego, puis transférée au centre de détention régional de San Luis, en Arizona.
Mme Eagles a affirmé que sa fille, femme d’affaires et ancienne actrice, avait été placée dans des conditions «inhumaines» dans une cellule de 30 personnes avec des toilettes limitées.
«Ils sont logés ensemble dans une seule cellule en béton, sans lumière naturelle, avec des néons qui ne s’éteignent jamais, sans matelas ni couverture», avait écrit Mme Eagles dans son message.
Elle a précisé que sa fille n’était pas une criminelle et qu’il n’y avait aucune raison pour que son expulsion soit retardée.
Un communiqué du Service de l’immigration et des douanes des États-Unis indiquait la semaine dernière que Mme Mooney avait été détenue parce qu’elle n’avait pas de documents légaux pour se trouver aux États-Unis.
Selon l’agence, son cas avait été traité conformément au décret du président américain Donald Trump, qui soumettait «tous les étrangers en infraction avec la loi américaine sur l’immigration» à une possible arrestation.
Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, avait souligné jeudi avoir exhorté le gouvernement canadien à faire tout son possible par la voie diplomatique pour assurer son retour.
Bien qu’il ne connaisse pas les détails de l’affaire, M. Eby avait indiqué que celle-ci renforçait l’inquiétude des Canadiens à l’égard de leurs voisins du Sud, en raison de la rancœur actuelle dans les relations canado-américaines.
«Notre relation est si tendue actuellement que cette affaire nous amène tous à nous demander : qu’en est-il de nos proches qui travaillent aux États-Unis ?» a ajouté M. Eby.
Mme Eagles a expliqué qu’elle avait déjà décidé de ne pas se rendre aux États-Unis dans un avenir proche en réponse aux mesures prises par l’administration Trump, mais que l’épreuve vécue par sa fille avait «solidifié» son état d’esprit.