Le CIUSSS de l’Estrie-CHUS réagit face à l’exode de ses travailleurs

SANTÉ. En 2021, 3000 employés du CIUSSS de l’Estrie-CHUS sont partis pour diverses raisons. Devant cette hémorragie dans leur rang, l’institut n’a eu d’autre choix que de se remettre en cause et d’envisager un plan pour contrer ce phénomène. D’autant plus, que le système de santé a maintenant besoin de ses travailleurs comme jamais. 

« Nous ne pouvons plus simplement pourvoir les postes vacants en embauchant autant de personnels que la demande. Nous devons faire plusieurs actions qui, chacune d’elles, porteront des résultats. Nous avons mis sur pied un plan en neuf points dans le but de contrer ce manque de main-d’œuvre », affirme le responsable des communications et des affaires publiques au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Yann Belzile.

Le plan en question vise à innover pour trouver une main-d’œuvre qui n’est pas disponible par les voies conventionnelles, telles que le système scolaire. M. Belzile et ses pairs n’ont eu d’autre choix que regarder le système tel qu’il est pour cerner les points problématiques, afin de rendre le milieu de la santé plus performant.

Pour ce faire, le CIUSSS de l’Estrie-CHUS espère régler le problème d’exode des travailleurs pour optimiser la rétention. Les mesures pour arriver à cette fin comprennent, entre autres, une diminution des heures supplémentaires, l’étalement des vacances pour pallier une vague de congé concentrée entre juillet et août, ainsi que la modulation des soins et services. M. Belzile précise que dès le mois de mars prochain, 350 des 21 000 employés pourront choisir leur horaire. « Ça semble peu, mais on avance par petits pas pour assurer la réussite à long terme ».

Le climat de travail a aussi été mesuré pour mieux comprendre l’environnement dans les instituts de soins où tout va bien, de manière à régler les circonstances problématiques aux endroits où l’ambiance est moins bonne. Seulement depuis janvier dernier, ce sont 700 employés du système de santé qui ont quitté leur travail pour une raison ou une autre. Questionné sur la manière de mettre en exécution ces stratégies, M. Belzile n’avait pas de réponse précise:

« On veut axer sur l’attrait du métier, sur le fait que se sont de métiers valorisants. On sait qui part et nous avons des entrevues de départ qui nous donnent des indices. Alors, à partir de ces infos, nous allons adapter notre approche. »

Le responsable aux communications, Yann Belzile, reste sûr d’atteindre sa cible de 3500 embauches, malgré le manque de main-d’œuvre. « Il va falloir s’ouvrir à la diversité aussi, aller chercher des travailleurs immigrants. »

Les ressources

La directrice générale adjointe au Programme de santé physique générale et spécialisée, Karine Duchaineau, pour sa part, annonce que malgré le chamboulement des deux dernières années, 75 % des services ont repris et vise le retour à la normale, situation pré-pandémie, pour l’été prochain. Elle précise qu’aucune chirurgie urgente n’a été retardée au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, mais que les chirurgies moins urgentes ont, évidemment, été touchées. Par contre, présentement, on parle de 130 chirurgies par semaine qui sont effectuées. La réouverture des lits fermés durant la pandémie, est prévue pour la fin mai et compte bien maintenir cette date.