À son 1er match au Mondial depuis 1986, le Canada s’incline 1-0 devant la Belgique

AL RAYYAN, Qatar — Le Canada a montré qu’il avait sa place au Qatar, mais il y a encore du travail à faire pour se détacher d’un adversaire.

À son premier match de la Coupe du monde depuis 36 ans, le Canada a subi une défaite honorable de 1-0 contre la Belgique, classée deuxième au monde, mercredi. 

Michy Batshuayi a marqué d’une douzaine de mètres à la 44e minute, sur une longue passe centrale de Toby Alderweireld.

Steven Vitoria est passé près d’intercepter la remise, mais Batshuayi a saisi sa chance, même entouré de près par Kamal Miller et Richie Laryea.

Le fait que les Canadiens aient poussé la Belgique à la limite représente en soi quelque chose à célébrer, mais ils se retrouvent maintenant en position précaire. Les joueurs de l’unifolié seront éliminés de la phase éliminatoire s’ils s’inclinent contre la Croatie, dimanche.

L’entraîneur-chef du Canada, John Herdman, a mentionné à ses hommes après le match qu’il était fier d’eux. Il a ensuite présenté le prochain en disant que l’équipe avait «un fichu de gros match à jouer contre la Croatie».

Le Canada a obtenu une occasion en or de marquer le premier but de son histoire en Coupe du monde et de prendre les devants à la 10e minute de jeu. C’était avant de voir le grand gardien belge Thibaut Courtois stopper un penalty d’Alphonso Davies, après que Yannick Carrasco eut touché le ballon avec sa main dans la surface de réparation.

L’Albertain de 22 ans, et joueur vedette du Canada, voulait clairement effectuer le penalty. Il s’est pris le visage à deux mains après avoir raté sa tentative.

«C’était un énorme moment, a dit Herdman. Nous attendions ce premier but (à la Coupe du monde). Je suis fier de ‘Fonzie’. Il a pris le ballon (pour effectuer le penalty). C’est un énorme moment pour un joueur. Tu as le poids d’une nation sur les épaules après tant d’années d’attente.»

Brigade numéro 41 au monde, l’unifolié avait l’avantage 14-4 pour les tirs à la demie. Seulement deux frappes canadiennes étaient cadrées, par contre. 

Néanmoins, le Canada n’a jamais semblé intimidé, amenant souvent l’adversaire à jouer sur les talons. 

«Les gars ont prouvé qu’ils méritent d’être ici», a exprimé Herdman. 

La Belgique n’a tenté que quatre tirs en première demie, mais un d’entre eux à payer.

Batshuayi a réduit au silence la foule pro-Canada lorsqu’il a décoché un tir précis pour déjouer calmement le gardien Milan Borjan et procurer une avance de 1-0 à la Belgique. Dégoûté, Borjan a frappé le ballon du poing.

Les Belges ont eu la possession du ballon plus longtemps et ils ont obtenu plus d’occasions en contre-attaque lors de la deuxième demie. Le Canada n’a toutefois pas arrêté d’être dangereux. Il y avait de la tension jusqu’au dernier sifflet, après cinq minutes de temps ajouté.

Les Canadiens se mesureront au Maroc, le 1er décembre, à l’occasion de leur dernier duel dans le Groupe F.

Le joueur vedette belge Kevin De Bruyne était perplexe d’avoir été nommé le joueur du match.

«Je ne crois pas que j’ai joué un très bon match, a-t-il laissé entendre. Je ne sais pas pourquoi j’ai reçu ce trophée. Peut-être que c’est en raison de mon nom. Je pense simplement que nous n’avons pas assez bien joué en équipe, surtout en première demie.»

L’entraîneur-chef de la Belgique, Roberto Martinez, ne s’est pas défilé lorsqu’il a parlé de la difficile victoire de son équipe.

«Je crois que c’était notre pire performance sur le plan technique. Est-ce que c’était notre pire match? Non. Non, parce que c’est une victoire à la Coupe du monde. D’avoir été capable de gagner à la Coupe du monde quand tu ne joues pas bien, ça n’arrive pas par accident. C’est arrivé parce que nous sommes ensemble depuis six ans.»

Le dernier match du Canada à la Coupe du monde avait eu lieu il y a 13 316 jours, selon Soccer Canada. Il avait perdu 2-0 contre l’Union soviétique à Leon, au Mexique, le 9 juin 1986.

La bruyante et fière foule canadienne parmi les 40 432 spectateurs au stade Ahmad Bin Ali a apprécié le spectacle. Elle a crié et applaudi lorsque chaque joueur de la formation partante du Canada a été présenté et aussi pour Herdman.

«Ils étaient excellents, a déclaré Herdman à propos des partisans. De voir autant de Canadiens ici, ils ont quitté le stade fiers, j’en suis sûr. Fiers et avec le sentiment que nous sommes une nation de soccer.»

Fiers, mais également déçus.

À la demi-heure de jeu, un tir puissant d’Alistair Johnston a été stoppé par Courtois. Le joueur du CF Montréal venait d’être fauché à son entrée en zone dangereuse. Il a regardé en direction de l’officiel en quête d’un appel, avant de se mettre en position pour un excellent tir. 

Dans le temps ajouté en première demie, Tajon Buchanan a redirigé trop haut un centre au sol. 

À la demie, les Belges en avaient fait assez pour avoir l’avantage 54-46 pour le temps passé avec le ballon, en pourcentage. 

À la 65e, Amadou Onana a presque créé un cinq contre trois tout près du filet de Borjan, après s’être défait d’Ismaël Koné, du CF Montréal. Il a toutefois poussé le ballon juste un peu trop loin et la défense canadienne a pu sauver la mise. 

Onze minutes plus tard, Cyle Larin, posté près du but, n’a pas su maîtriser la passe précise de Buchanan, venant du flanc droit. 

Larin a eu une autre opportunité à la 80e minute, sur un centre de Johnston. Sa tête a été stoppée par Courtois, en plongeant à sa droite.

La Belgique se débrouillait sans l’attaquant étoile Romelu Lukaku, auteur de 68 buts en 102 matchs avec son équipe nationale. Il est blessé à la cuisse gauche.