Adam Frazier et Eugenio Suarez ont pris Abraham Toro sous leur aile

TORONTO — S’il craignait une compétition avec le deuxième-but Adam Frazier et le troisième-but Eugenio Suarez, tous deux acquis par les Mariners de Seattle cet hiver, Abraham Toro a plutôt trouvé, en eux, des mentors.

Après tout, Toro était soulagé d’avoir quitté la circulation lourde créée par la présence de Jose Altuve et Alex Bregman à Houston, quand les Astros l’ont échangé aux Mariners l’été dernier. Voilà qu’il se retrouve à nouveau dans la même position.

Le baseballeur de 25 ans disait lundi à quel point il apprécie la présence des deux vétérans et joueurs étoiles, qui lui barrent en quelque sorte la route vers un poste régulier. L’un comme l’autre, ils auraient pu ne se soucier que de leur temps de jeu. Mais autant Frazier que Suarez ont plutôt décidé de prendre le Québécois sous leur aile.

«C’est important pour moi. J’ai déjà été le jeune joueur qui se battait pour son temps de jeu, pris derrière des vétérans. J’essayais d’apprendre le plus que je pouvais de ces gars-là et c’est ce que je tente de faire avec Abraham: lui donner un conseil ici et là, l’orienter sur certaines choses qui peuvent l’aider, a expliqué Frazier, rencontré dans le vestiaire des Mariners avant la rencontre de mardi. Il est déjà un très bon joueur, mais j’essaie, quand je vois quelque chose de moins bien ici et là, de lui faire profiter de mon expérience. J’espère qu’il en sortira un meilleur joueur.»

«Mon boulot ici est d’aider les jeunes joueurs comme Abraham et Julio (Rodriguez, la jeune sensation des Mariners au champ centre), a ajouté Suarez. Ils ont besoin de l’expérience de vétérans. Ils ont besoin qu’on les aide à naviguer au sein de tout ça. Je me souviens qu’à mes premières années dans les Majeures, il y avait des vétérans qui le faisaient pour moi également. C’est à mon tour.»

C’est par son attitude que Toro est entrée dans leurs bonnes grâces.

«C’est un professionnel. Il gère très bien ses trucs et travaille d’arrache-pied, a noté Frazier. Tous les jours il donne des présences au bâton dignes des Majeures. Il a quatre circuits déjà cette saison: il a été malchanceux de ne pas mettre plus de balles en jeu. C’est un frappeur professionnel qui mérite de jouer tous les jours. C’est un aussi un gars très agréable à côtoyer, ce qui n’est pas pour nuire.»

«La première fois que je l’ai vu, j’ai vu qu’il était capable de se débrouiller avec un bâton! C’est un gars qui travaille très fort afin de voir son nom inscrit dans la formation chaque jour, a renchéri Suarez. De la façon dont il se bat pour son temps de jeu, vous ne pouvez pas ne pas aimer ce joueur.»

Frazier sait aussi très bien ce que doit vivre Toro: à ses trois premières saisons dans les majeures avec les Pirates de Pittsburgh, il a été utilisé au deuxième, au troisième et à l’arrêt-court, ainsi qu’à toutes les positions au champ extérieur.

«C’est difficile: vous tentez de vous préparer chaque jour pour une position différente. Vous ne savez jamais à quel rang vous vous retrouverez au sein du rôle offensif. De jouer dans les Majeures est déjà suffisamment difficile, imaginez quand vous devez composer avec cet aspect! Il a déjà une longueur d’avance sur plusieurs par le fait qu’il peut jouer plusieurs positions et qu’il est frappeur ambidextre.»

«Je lui dis toujours de continuer ce qu’il fait, qu’il ne peut pas tout contrôler, a ajouté Suarez. Ce n’est pas lui qui écrit le rôle offensif: il doit donc saisir toutes les opportunités de jouer qui lui sont offertes. Je lui répète souvent: « Fais de ton mieux et joue à fond chaque fois. Mais surtout, amuse-toi ».»