Convention collective de la LCF: des pourparlers préliminaires qui sont intéressants

TORONTO — Les négociations en vue du renouvellement de la convention collective entre la Ligue canadienne de football et l’Association des joueurs du circuit Ambrosie ont connu des débuts encourageants.

Ces négociations ont été reprises lundi. Jusqu’ici les deux parties ont pu tenir des rencontres constructives, certains points secondaires auraient même été réglés.

Ce serait très positif qu’il en soit ainsi, car les négociations ont plutôt été acrimonieuses, voire litigieuses, dans le passé. Les discussions au sujet des points les plus importants — les questions monétaires, notamment — n’ont toujours pas eu lieu et le temps file: la convention collective vient à échéance le 14 mai, la veille de l’ouverture prévue des camps d’entraînements.

Cette coopération pourra-t-elle durer ou les discussions prendront-elles la tangente hostile qu’elles ont prises dans le passé?

Un point qui joue en faveur de la LCF et de l’AJLCF dans ces présentes négociations est la familiarité qui existe autour de la table. La ligue et le syndicat tiennent des réunions depuis la conclusion de la saison 2018, alors qu’ils ont accouché du présent contrat de travail.

En 2020, ils se sont de nouveau réunis pour amender la convention en vue d’une saison écourtée qui n’a finalement pas eu lieu. Ils ont eu plus de succès l’an dernier et ont pu s’entendre sur les termes d’une saison de 14 matchs.

Cette fois, les discussions ne portent pas sur des amendements, mais bien un nouveau contrat de travail.

Les partisans de la LCF souhaiteraient bien voir cesser le mouvement constant de personnel à travers la ligue, la plupart des joueurs autonomes ne signant que des contrats d’une saison. Les joueurs disent vouloir signer des ententes à plus long terme, si celles-ci étaient respectées. Trop souvent par le passé, des joueurs signant de tels contrats ont été retranchés après une saison ou obligés d’accepter une coupe salariale importante.

De la façon dont les choses se présentent actuellement, les joueurs ne voient pas d’avantage à s’engager à long terme. Cela pourrait changer si les équipes donnent certaines garanties pour les années subséquentes des contrats.

Qui sait? Peut-être que certains accepteraient moins par saison pour la garantie de demeurer au même endroit deux ou trois ans.

Une autre question à surveiller est le partage des revenus avec les neuf équipes de la ligue. Il y a aussi l’entente avec Genius Sports, une société de données et de technologies sportives qui fournit des services de gestion de données, de streaming vidéo et d’intégrité aux ligues sportives, aux preneurs aux livres et aux entreprises de médias. Plusieurs dirigeants sont optimistes quant à son potentiel.

Genius Sports est maintenant un partenaire financier de la LCF. Est-ce que les joueurs seront incorporés à cette entente ou se sentiront-ils comme des pions dont on peut disposer à volonté?

La saison passée, le plafond salarial de la LCF était de 5,35 millions $. Le syndicat souhaitera sûrement voir ce montant haussé, tandis que la ligue va probablement arguer que les revenus ont été à la baisse lors des deux dernières campagnes, minés par la pandémie.

C’est une autre discussion qui sera intéressante à suivre.

L’AJLCF croit dur comme fer qu’il y a un déséquilibre entre les joueurs et la ligue. Bien que la ligue et ses clubs aient travaillé d’arrache-pied pour apporter les changements nécessaires, ils ne l’ont toujours pas fait avec leur principal partenaire.

Pour la première fois depuis longtemps, les négociations contractuelles entre les deux parties semblent positives. De bonnes bases semblent avoir été établies au cours des dernières années, ce qui laisse présager que les choses sont maintenant faites différemment.

La façon dont ces négociations seront menées déterminera sans aucun doute si la LCF et ses joueurs deviennent partenaires ou si les joueurs seront de nouveau tenus à l’écart.