Danièle Sauvageau veut que la Victoire demeure une équipe offensive

MONTRÉAL — Marquer des buts; voilà les trois mots sur lesquels insiste Danièle Sauvageau et qui sont au coeur du plan d’action de la Victoire de Montréal à la veille du match inaugural de sa deuxième saison dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.

Au sein de la formation montréalaise, le mot «attaque» rime d’abord et avant tout avec deux noms: Marie-Philip Poulin et Laura Stacey.

Avec 10 buts chacune, en 21 et 23 parties respectivement, Poulin et Stacey ont accumulé exactement le tiers de la production offensive de l’équipe de Montréal lors de sa première campagne dans la LPHF.

Et même si Sauvageau ne les a pas nommées spécifiquement lors d’une mêlée de presse jeudi midi à l’Auditorium de Verdun, il est clair que c’est autour d’elles qu’est façonnée la philosophie de l’équipe.

«On vous a dit l’année dernière qu’on voulait être une équipe offensive et on ne change pas le cap. On a été en mesure de terminer deuxièmes au classement l’année dernière avec, je vous le répète, 65 matchs de perdus avec des blessures. Ce n’est pas rien», a d’abord rappelé Sauvageau.

«On a gardé le cap. On veut avoir une équipe qui marque des buts et pour ça, il faut bien se défendre, il faut bouger la rondelle, il faut jouer en vitesse. Ce n’est pas juste dans les pieds qu’on a de la vitesse. On a de la vitesse dans la tête, dans l’exécution, dans les mains. Et c’est comme ça qu’on va continuer de développer l’équipe de Montréal», a-t-elle ajouté.

Au-delà des valeurs sûres que représentent Poulin et Stacey, la question-clé est de savoir qui viendra offrir le soutien qui permettra de diversifier l’attaque montréalaise.

Tout indique que Lina Ljungblom, une recrue de 23 ans qui arrive de la Suède, sera l’heureuse élue pour amorcer la saison aux côtés de Poulin et de Stacey.

Dotée d’un puissant tir et d’un talent qui semble évident lorsque l’on s’arrête à ses statistiques dans la Ligue de Suède l’an dernier (23 buts et 46 points en 36 parties), Ljungblom aura probablement besoin de quelques matchs pour être bien à l’aise sur les patinoires nord-américaines moins vastes.

De l’édition inaugurale, Maureen Murphy et Claire Dalton — des recrues en 2024 — sont de retour après des récoltes de cinq buts chacune.

Murphy, qui célébrera son 25e anniversaire de naissance le 15 décembre, a été la meilleure pointeuse de l’équipe de Montréal (1-2-3) lors des éliminatoires du printemps dernier et lors des deux matchs préparatoires (2-1-3) contre le Fleet de Boston et la Charge d’Ottawa la semaine dernière.

La diversification de l’attaque montréalaise pourrait aussi passer par l’Américaine Abigail Boreen.

Après une première saison où elle a récolté quatre buts en neuf matchs avec la formation du Minnesota dans un rôle de joueuse de réserve, Boreen s’est rendue disponible pour le repêchage de juin dernier et la formation montréalaise l’a réclamée en troisième ronde.

Détentrice d’un contrat de trois ans, Boreen est l’une des trois nouvelles porte-couleurs de la formation montréalaise avec de l’expérience en LPHF, avec Clair DeGeorge, une coéquipière de Boreen au Minnesota, et la Québécoise Alexandra Labelle, avec New York.

Il s’agit là d’un atout, estime Sauvageau.

À la ligne bleue, Erin Ambrose, qui a inscrit quatre buts et 18 points en 24 parties en 2024, devrait de nouveau jouer le rôle de quart-arrière de l’avantage numérique.

Elle devrait recevoir du soutien de l’Américaine Cayla Barnes, mais à partir de quand, là est la question.

Premier choix de la Victoire lors du repêchage de juin dernier, Barnes demeure un cas incertain en vue du match inaugural après la blessure qu’elle a subie lors d’un match de la Série de la Rivalité contre le Canada, plus tôt en novembre.

La bonne nouvelle, c’est que Barnes a participé à une partie de la séance d’entraînement de l’équipe, jeudi, sauf qu’elle l’a fait avec un chandail rouge, ce qui voulait dire qu’elle ne pouvait recevoir de contacts.

À la brigade défensive s’ajoute aussi la Suédoise Anna Kjellbin, qui a été capitaine de l’équipe nationale, et qui viendra procurer une dose de leadership à une formation qui n’en manque pas.

La première mise en jeu du duel entre la Victoire et la Charge d’Ottawa se tiendra peu après 17 h, samedi à la Place Bell, et elle ne peut pas arriver assez vite, avoue l’architecte de l’équipe montréalaise.

«Il est temps que la saison commence. Je vous dis ça parce que tout au cours de l’été, on prépare, on planifie, on planifie, on regarde la planification, on change à droite, à gauche. Mais là, est-ce qu’on peut avoir des matchs? Parce que c’est pour ça qu’on fait ça», a lancé Sauvageau.

«Alors évidemment, oui, il est temps que ça commence. Je vous en parle et j’ai des frissons qui me passent dans le dos, parce que c’est pour ça qu’on travaille fort. C’est pour ça que les athlètes s’entraînent fort. On a hâte, enfin, que ça commence.»