F1: Verstappen devance Alonso de justesse et mérite la pole position à Monaco

MONACO — Le Néerlandais Max Verstappen a réalisé un spectaculaire dernier tour de piste et il s’élancera de la première case de départ lors du Grand Prix de Formule 1 de Monaco, qui sera couru dimanche.

Au volant de sa Red Bull, Verstappen a devancé l’Espagnol Fernando Alonso, sur Aston Martin, par 84 millièmes de seconde. Alonso aurait mérité sa première pole position depuis le Grand Prix d’Allemagne, en 2012, alors qu’il courait pour Ferrari.

Son coéquipier Lance Stroll partira de la 14e place après avoir été éliminé à l’issue de la deuxième étape des qualifications.

Plus tôt en matinée, le Québécois avait sans doute créé de l’espoir au sein de l’écurie Aston Martin en réalisant le troisième temps de la dernière séance d’essais libres (1:12,942), derrière les Red Bull de Verstappen et de Sergio Perez.

«Une séance de qualification frustrante; il n’y a pas de doute que le potentiel était là», a reconnu Stroll, dans un communiqué de presse d’Aston Martin.

«Lors de la première séance de qualification, j’ai terminé cinquième et je me sentais bien dans la voiture. Puis, les choses se sont détériorés lors de la deuxième séance. Mes pneus n’ont pas été préparés adéquatement en vue de mon tour de sortie des puits et ensuite, j’ai été coincé au pont-bascule. Il y a eu du trafic et j’ai perdu quelques dixièmes de seconde au virage 18 lors de ma dernière sortie. Lorsque les écarts sont si minces, ces éléments ne font qu’empirer la situation», a-t-il décrit.

Verstappen a qualifié sa pole position — la première de sa carrière à Monaco — de «très jolie», mais Perez n’avait aucune raison d’être enchanté.

Le pilote mexicain, vainqueur à Monaco en 2022, a été victime d’un accident lors de la première ronde de qualifications, et il prendra le départ, dimanche, de la 20e et dernière place.

Esteban Ocon, sur Alpine, en a surpris plus d’un en s’emparant de la première position vers la fin de la dernière séance de qualifications avant que Alonso ne l’en déloge.

Mais Verstappen n’avait pas dit son dernier mot. Lors de sa dernière présence sur la sinueuse piste de la Principauté, Verstappen a frôlé les murs du circuit, en route vers sa quatrième pole de la saison, et la 23e de sa carrière.

«Je savais, ce week-end, que ça allait être serré», a déclaré Verstappen. «Il n’y a pas de doute que j’ai poussé un peu plus fort.»

Après cette spectaculaire bataille entre deux pilotes comptant chacun deux titres de champion du monde en carrière, Alonso a marché en direction de Verstappen et lui a serré la main.

«La sensation est merveilleuse. J’ai toujours eu confiance en ce que je pouvais faire», a lancé Alonso. «Nous allons partir de la première rangée à Monaco; la besogne est donc faite.»

Alonso s’est classé quatre fois troisième en cinq courses cette saison, et Verstappen, à la blague, a lancé qu’il tenterait de l’aider à enfin gagner une course.

«Je vais y penser. J’aimerais voir Fernando gagner, mais j’aimerais moi-même gagner», a déclaré Verstappen. «J’adore regarder son style (de conduite).»

Le Monégasque Charles Leclerc (Ferrari) visait une troisième pole consécutive dans son patelin mais il a dû se contenter de la troisième place, à 106 millièmes de seconde du Néerlandais, et devant Ocon.

Mais plus tard en journée, Leclerc s’est vu imposer une pénalité de trois places sur la grille de départ pour avoir gêné le pilote McLaren Lando Norris. Les commissaires de course ont décrété que Norris avait amorcé un tour rapide et avait rattrapé Leclerc dans le milieu du tunnel, où la route lui a été clairement bloquée.

Les commissaires ont révisé les radios d’équipe et constaté que Ferrari n’a pas averti Leclerc de l’arrivée prochaine de Norris jusqu’au moment où l’autre pilote se trouvait déjà directement derrière lui.

L’année dernière, les responsables de Ferrari ont erré plusieurs fois dans leur stratégie et dans leurs directives. C’est entre autres arrivé au Grand Prix de Monaco, où Leclerc a été privé d’une potentielle victoire lorsqu’il a été appelé aux puits au mauvais moment. Il a éventuellement dû se contenter de la quatrième place.

La pénalité imposée à Leclerc fait en sorte que Ocon partira de la troisième place, devant Carlos Sainz fils (Ferrari) et Lewis Hamilton (Mercedes), respectivement.

Perçu comme l’un des meilleurs pilotes en Formule 1 sur les circuits urbains, Perez a perdu le contrôle de l’arrière de son bolide alors qu’il est entré avec trop de vitesse dans le virage «Sainte-Dévote», le premier après la ligne de départ. Il s’est alors retrouvé dans le mur et a abîmé son pneu arrière gauche, provoquant la levée du drapeau rouge.

Sa Red Bull a ensuite glissé sur la piste, forçant quelques pilotes à la contourner avant qu’une grue ne la soulève hors du circuit et que l’on procède au nettoyage des débris.

Alonso a entamé la troisième séance de qualifications avec le temps le plus rapide et a préparé le terrain pour une conclusion emballante.

«Je pousse comme un animal», a lancé Alonso dans la radio d’équipe.

Il est passé très près, mais l’Espagnol demeure en bonne posture pour espérer signer sa première victoire depuis 2013, dimanche.

Monaco est sans aucun doute l’une des pistes où il est le plus difficile de doubler, mais sa conception est source de tension et d’accidents.

«Si une opportunité se présente, nous allons la prendre», a avisé Alonso. «Nous ne pouvons tenir pour acquis que les trois voitures vont terminer la course.»

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Avec la contribution de Jérome Pugmire, de l’Associated Press