Les espoirs du Canadien ont donné des raisons de sourire aux dirigeants

BROSSARD, Qc — Les dirigeants du Canadien ont eu de nombreuses raisons de sourire lors du tournoi des recrues, le week-end dernier à Buffalo, même si la formation montréalaise a compilé un dossier de 1-1-1.

La plupart des 26 espoirs du Tricolore qui ont participé au tournoi ont fait bonne impression. Et même s’il ne faut pas oublier qu’il ne s’agissait que de trois matchs, les responsables du développement hockey du Canadien cachaient difficilement leur enthousiasme en parlant de leurs protégés.

«Je suis arrivé ici il y a huit ans et comme disait Ron Caron (un ancien dirigeant du Canadien et des Blues de St. Louis), le placard était vide en ce qui concernait les espoirs. Il est maintenant rempli», a affirmé le directeur du développement des joueurs chez le Canadien, Rob Ramage.

«Honnêtement, nous avons vu beaucoup de belles choses, a renchéri Francis Bouillon, entraîneur au développement des joueurs. Nous avons très bien joué en équipe. 

«La plupart des gars m’ont impressionné», a-t-il ajouté avant d’affirmer avoir été surpris par l’attaquant Emil Heineman.

Le travail des Québécois Xavier Simoneau et William Trudeau a aussi été vanté autant par Ramage que Bouillon.

Les deux coéquipiers chez les Islanders de Charlottetown ont effectivement généré beaucoup d’offensive durant le tournoi. Simoneau a inscrit deux buts, tandis que Trudeau a accumulé un but et deux aides.

«À un moment donné, vous devez investir. Simoneau n’est pas du coin, mais il a habité chez Trudeau cet été, a raconté Bouillon. Du lundi au vendredi, ils étaient ici en gymnase et sur la glace.

«C’est comme ça que vous devenez un joueur de hockey, en vous entraînant avec les meilleurs et en voulant réussir. Eux, ils ont compris que de passer du temps à Brossard cet été, c’était un investissement.»

De nombreux joueurs sont arrivés tôt à Montréal cet été, dont les Slovaques Juraj Slafkovsky et Filip Mesar, sélectionnés respectivement aux premier et 26e rangs du repêchage de la LNH, le 7 juillet.

«Ça m’a permis de rencontrer les gens autour de l’équipe, a souligné Slafkovsky. Aussi, ça m’a épargné le fait de m’ajuster au décalage horaire avant le camp. J’ai pu également découvrir un peu la ville et les environs.»

Slafkovsky a été limité à une aide en deux parties durant le tournoi des recrues à Buffalo. S’il a été dur avec lui-même dans l’évaluation de son jeu, Ramage, lui, s’est dit impressionné par l’ailier format géant.

«Il est encore tôt, mais vous pouviez voir l’avantage physique qu’il avait sur ses adversaires, a-t-il dit. Il devra s’ajuster au style nord-américain, mais il s’est certainement imposé. Il était facile de le voir sur la glace.»

Comme Slafkovsky, Ramage a été sélectionné au premier rang du repêchage de la LNH. Dans son cas, c’était en 1979 avec les Rockies du Colorado. Ramage a rappelé à quel point le contexte était différent avec Slafkovsky.

«Il y avait peut-être 8000 spectateurs et nous passions après le basketball dans les écoles secondaires dans le journal, a-t-il raconté avec les yeux rieurs. J’ai été chanceux, parce que je n’ai pas été bon à mes débuts!»

Slafkovsky s’est dit à l’aise avec l’attention médiatique. Il a admis être parfois reconnu dans la rue, mais il prend son temps pour découvrir Montréal.

Le Slovaque âgé de 18 ans a bien hâte de pouvoir maintenant se comparer aux joueurs de la LNH, alors que le camp du Canadien se mettra en branle mercredi avec les examens médicaux.

En tout, 74 joueurs ont été invités au camp du Canadien, dont les 28 joueurs ayant participé au camp des recrues. On retrouve aussi trois joueurs à l’écart en raison de blessures, soit le défenseur Logan Mailloux, l’attaquant Paul Byron et le gardien Carey Price.

«(Le tournoi des recrues) était un bon départ. Je sais où j’en suis et je veux continuer à travailler, a dit Slafkovsky. J’ai hâte au camp principal.

«Je veux bien faire les petites choses. Quand j’y arrive, tout mon jeu est à point», a-t-il ajouté.

Slafkovsky a également rappelé qu’il avait joué avec des hommes en Finlande la saison dernière. Il saura bientôt s’il est plus facile pour lui d’évoluer avec des joueurs établis que des espoirs, aussi bons soient-ils, qui ont encore des croûtes à manger avant de pouvoir espérer jouer dans la LNH.