LNH: Les joueurs sont partagés sur la présence des publicités sur les chandails

MONTRÉAL — L’ex-joueur du Canadien de Montréal Max Domi entamera bientôt sa première campagne avec les Blackhawks de Chicago.

Son père, l’homme fort Tie Domi, a enfilé l’uniforme des Maple Leafs de Toronto et des Rangers de New York au cours de sa carrière.

La famille Domi aura donc porté l’uniforme de quatre des six premières concessions de la LNH, lors du coup d’envoi de la saison 2022-23.

Domi, le fils, comprend les motifs qui ont poussé la ligue à ajouter des publicités sur les chandails à compter de cette saison — après tout, elle tente encore de se relever des répercussions économiques provoquées par la pandémie de COVID-19.

Mais d’une certaine façon, quelque chose cloche.

«C’est périlleux, surtout quand on porte un chandail comme celui-ci, a noté l’attaquant à propos du chandail des Hawks. Tu ne veux pas le dénaturer.

«C’est difficile, mais on doit récupérer l’argent qu’on a perdu d’une manière ou d’une autre», a-t-il poursuivi.

Le Bureau des gouverneurs de la LNH a approuvé l’an dernier un plan qui prévoit l’ajout d’une publicité sur l’avant des chandails. La NBA a commencé à vendre des camisoles ornées de commanditaires en 2017-18, ce qui a permis à la ligue d’engranger 150 millions $US supplémentaires annuellement dans ses coffres.

Le commissaire adjoint Bill Daly a déclaré la semaine dernière lors d’une tournée médiatique conjointe de la LNH et de l’Association des joueurs à Las Vegas qu’il s’attend à ce que la moitié des 32 équipes de la ligue aient des publicités sur leurs chandails cette saison — les écussons doivent mesurer au maximum neuf centimètres par 7,5 centimètres —, pas parce que certains clubs ont de la difficulté à vendre cet espace, mais parce qu’ils n’obtiennent pas le montant désiré pour celui-ci.

«Ils vont prendre leur temps et s’assurer qu’ils obtiendront un montant juste pour cet espace», a dit Daly, qui a refusé de dire combien la LNH engrangera à court terme grâce à cette initiative.

«Plus ça ira, plus ça deviendra une source significative de revenus», a-t-il simplement mentionné.

Le commissaire de la LNH Gary Bettman avait déjà déclaré qu’il serait quasiment impossible d’imaginer un jour que des publicités soient ajoutées aux chandails des équipes de sa ligue.

Il aura fallu une pandémie pour changer son fusil d’épaule.

Des réactions partout dans la ligue

Le Canadien est devenu la première des six concessions originales de la LNH à dévoiler une publicité sur son chandail la semaine dernière, lorsque Nick Suzuki a été nommé le 31e capitaine de l’histoire de la prestigieuse équipe — le logo de la RBC ornait l’épaule opposée à celle qui portait le ‘C’.

D’un point de vue esthétique, Suzuki ne semble pas trop dérangé par le logo de la RBC.

«C’est la façon de faire de cette génération-ci, a-t-il évoqué. Je sais que les gens préfèrent que le chandail reste intact. J’aurais préféré ça moi aussi. Mais c’est comme ça.

«C’est la direction qu’empruntera la LNH», a-t-il ajouté.

Puis, un peu plus tôt cette semaine, les Leafs ont dévoilé à leur tour une publicité sur leur chandail — le logo ‘Milk’ des producteurs laitiers de l’Ontario.

«On savait que quelque chose comme ça s’en venait, a noté le capitaine des Leafs John Tavares à propos des publicités sur les chandails. Nous avons vu les publicités apparaître sur les casques, et celles-ci sont probablement plus faciles à reconnaître maintenant.»

L’entraîneur-chef des Canucks de Vancouver, Bruce Boudreau, qui a joué dans la LNH à l’époque où les premières publicités ont commencé à apparaître sur les rampes des patinoires, croit de son côté que la présence d’un seul logo d’entreprise sur le chandail n’est qu’un début.

«Si les couleurs ne jurent pas trop, alors tout ira bien», a-t-il évoqué, en ajoutant au sujet de la publicité sur le chandail des Leafs, «’Milk’ pour les enfants, c’est un très bon message, non?»

«Nous avons commencé à placer des publicités sur les casques, a rappelé pour sa part l’entraîneur-chef des Flames de Calgary Darryl Sutter. C’était évident qu’elles allaient ensuite apparaître sur les chandails.»

Il faudra néanmoins du temps à certains pour s’y faire.

«Ça permet de développer l’image de marque, a admis l’attaquant des Flyers de Philadelphie Cam Atkinson. Mais j’aimais bien les chandails vierges… et ça vaut pour les casques, également. C’est un peu idiot selon moi, mais je comprends l’objectif. Les entreprises veulent développer leur image de marque sur la plus grande scène au monde, donc je suis partagé.

«Mais je préfère des uniformes vierges», a-t-il réitéré.

– Avec Gemma Karstens-Smith à Whistler, en C.-B., et Donna Spencer, à Calgary.