Alexandre Viens, le parcours d’un combattant

HOCKEY. Grand, costaud et sympathique. Le Granbyen Alexandre Viens fait sentir sa présence lorsqu’il saute sur la patinoire. Partisan des Inouk depuis son jeune âge, le vétéran de 20 ans en est déjà à sa dernière saison avec l’équipe qui l’a vue grandir. Histoire d’un guerrier attaché à son club junior local.

Sélectionné par Granby à la suite de la dissolution des défunts Forts de Chambly, l’étudiant du Cégep de la rue Saint-Jacques dit adorer jouer pour l’équipe de son enfance, surtout qu’il demeure tout près du Centre sportif Léonard-Grondin, un parcours qu’il peut faire à pied. 

 

« Comme personne ne voulait racheter les Forts de Chambly à l’époque, la ligue a décidé de tout fermer et il y a eu un repêchage intraligue afin que les autres équipes du circuit sélectionnent les joueurs de notre équipe. J’étais en ligne et je suivais les mouvements quand j’ai vu que Médéric Roy s’en allait à Granby. Lui et moi étions deux recrues de 16 ans, j’étais content pour lui. »

« J’avais dont hâte de voir mon nom sortir. Quand le moment est venu et que j’ai réalisé que j’allais être un Inouk de Granby, c’est fou comme j’étais fier. Je sautais de joie. C’était énorme », raconte Alexandre Viens.

Une situation qui le rend heureux autant sur la glace que dans la vie de tous les jours. « Je suis un gars de gang, un rassembleur qui aime être entouré des miens, de mes ami(e)s. Je ne pouvais espérer mieux. Revenir à Granby, j’étais content « . 

Pour ceux qui ne connaissent pas Alexandre Viens, c’est un dur au cœur tendre. Un jeune homme qui s’est ouvert en toute franchise lors de l’entrevue, partageant ainsi d’autres secrets qui risquent de vous surprendre.

Son combat contre le cancer et sa récompense

Alexandre Viens est un combattant, un vrai bagarreur qui a remporté le plus grand combat de sa vie à l’âge de 15 ans. Il a dû vaincre l’adversaire le plus coriace qu’il a eu à affronter en 20 ans d’existence: un cancer de la glande thyroïde et des ganglions.

Après un été de traitements à l’hôpital Sainte-Justine, c’est un sportif amaigri et sans force, faute d’entrainement, qui s’est joint à sa nouvelle équipe de l’époque, les Harfangs Triolet de Sherbrooke – niveau midget espoir.

Malgré les embûches causées par la maladie et des doutes sur sa capacité de terminer la campagne, le hockeyeur granbyen a quand même connu une bonne saison, assez pour être récompensé par ce qu’il affirme aujourd’hui être son meilleur moment vécu en tant que joueur de hockey.

Être repêché par le Phoenix de Sherbrooke de la LHJMQ reste encore son plus beau souvenir vécu à ce jour. Frissons, émotions et accolades avec son frère ainsi que les larmes de joie de sa mère étaient au menu. Une journée très émouvante pour le gentil colosse qui a réussi à passer au travers de la pire période de sa vie avant de pouvoir vivre son moment le plus mémorable comme athlète. «C’était vraiment gros pour moi. »

Après un parcours aussi inspirant, difficile de ne pas souhaiter la meilleure des chances à Alexandre Viens. Une participation aux activités d’une équipe d’une ligue sénior, une invitation à un camp d’évaluation dans la ECHL. Toutes les options sont sur la table pour le Granbyen qui remercie la vie chaque matin. Oui, le jeune homme aime son sport et encore plus depuis sa victoire contre le cancer.

Questions en rafales

 -As-tu des plans pour la prochaine saison de hockey?

« Je vais voir à la fin de cette saison et évaluer les opportunités avec le DG (des Inouk) pour le futur. Mais un de mes rêves serait de jouer sur la même glace que mon grand frère qui est dans le sénior AA. Soit comme coéquipiers ou jouer contre lui. Peu importe, juste le fait d’être ensemble sur la même patinoire et de s’amuser, ça serait quelque chose que j’aimerais beaucoup.»

 

Es-tu un défenseur ou ailier gauche?

« J’ai débuté comme défenseur pour ensuite jouer la majorité du temps à l’attaque. J’aime quand même la position de défense, mais c’est moins naturel, car je dois penser au jeu. À l’avant, je n’ai pas à penser. C’est mon instinct qui me guide. Mes meilleures saisons sont à l’attaque, mais le bien de l’équipe passe en premier. »

 

Ton mets favori?

« Moi c’est le sushi. C’est assez bon que je serais capable d’en manger à chaque jour », dit-il en riant.

Avec la collaboration spéciale de Pierre Godbout