Bruno-Pierre Couture au sommet

AVENTURE. Le goût du risque pousse Bruno-Pierre Couture à multiplier les aventures. Pour sa prochaine, il ouvre l’horizon à qui veut bien le suivre. Portrait de la personnalité du mois de mai du «Granby Express».

Bruno-Pierre Couture et Jacob Racine, des partenaires d’aventure de longue date, vont grimper cet automne les plus hauts sommets des provinces canadiennes.

Pour chacune des expéditions, le duo d’aventuriers invite tout le monde à les rejoindre. Chaque montée aura sa journée d’ascension.

«Mes dernières expéditions, c’était pour la plupart des défis personnels», indique Bruno-Pierre Couture. Cette fois, on voulait amener des gens avec nous.»

Le projet baptisé Le raid des sommets se fera d’est en ouest, soit de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. Le duo qui fera tout le chemin en voiture, ce qui représente près de 8000 km, traversera sept zones climatiques et huit régions forestières. Au total, ce sera 10 000m de dénivelé qui seront grimpés.

Le raid implique l’ascension des monts Fairweather en Colombie-Britannique, Columbia en Alberta, Baldy Mountain au Manitoba, Ishpatina en Ontario, Iberville au Québec, Glen Valley à l’Île-du-Prince-Édouard, Carleton au Nouveau-Brunswick, White Hill en Nouvelle-Écosse, Cubvick à Terre-Neuve-et-Labrador et un sommet sans nom du parc national Cypress Hill en Saskatchewan.  

L’ascension d’Iberville sera le dernier sommet du raid, malgré la traversée d’est en ouest. La plus haute montagne du Québec se situe au nord-est du Québec, à cheval entre la belle province et Terre-Neuve-et-Labrador. Elle est accessible par avion ou par bateau et est exposée aux intempéries. «La météo est très changeante. Une journée, ça peut être le grand ciel bleu et le lendemain, un blizzard qui nous oblige à passer quatre jours dans une tente. Mais ç’a fait partie du jeu», précise l’aventurier de Roxton Pond.

Malgré ses cours en tourisme d’aventure et ses nombreuses expéditions, Bruno-Pierre appréhende aussi le sommet de Fairweather. «Il y a toute la question de l’alimentation. On aura une réserve de bouffe pour une quinzaine de jours et il faudra réussir l’ascension dans ce laps de temps», justifie-t-il.

Deux ans plus tard

Bruno-Pierre Couture était l’un des quatre fondeurs du projet Karibu. En 2014, l’équipe a traversé le Québec du sud au nord, soit 2000 km, en 130 jours.

Lors de l’entrevue téléphonique avec le Granby Express pour parler du raid, il était à Kuujjuaq. Il revoyait des jeunes des communautés du Nord, là où avaient abouti les quatre membres du projet Karibu.

En revoyant ces jeunes, le Roxtonais a eu une idée. «Si on pouvait amener au moins 20 à 25 personnes à Iberville, des gens du Sud et des gens de la communauté d’ici avec nous ça serait génial», lance-t-il.

Bientôt, Bruno-Pierre Couture quittera Roxton Pond. Il s’installera à Invermere, une petite ville de la Colombie-Britannique. Là-bas, il prévoit profiter des avantages de vivre dans les Rocheuses.

Le goût du risque

L’aventure comporte plusieurs ingrédients comme le risque, la peur et le défi physique, convient Bruno-Pierre Couture.

En automne 2014, un skieur du Québec, JP Auclair, perdait la vie dans une avalanche alors qu’il tentait d’atteindre le sommet du mont San Lorenzo au Chili.

Le décès de JP Auclair a ébranlé le monde du ski et des alpinistes. Bruno-Pierre Couture affirme avoir été touché par le tragique évènement, mais reconnait que son envie de partir à l’aventure n’a pas diminué.  

«La notion du risque sera toujours là et elle fait partie du pourquoi on le fait. Moi je vois ça (l’aventure) un peu comme une recette. T’as plusieurs ingrédients et quantités et tu dois tout doser. Tout est une question de dosage», conclut-il.