Chez Crossfit Granby: quand l’inconnu commence à jouer sur l’humeur
PANDÉMIE. Prêt d’équipements à sa clientèle, diffusion de vidéos d’entraînement, envoie de plans d’entraînement gratuits par courriel pour garder la forme. Le propriétaire de Crossfit Granby, Jean-Philippe Paquette, les connaît ses options inimagibles depuis la fermeture forcée de son entreprise. Tout comme les mordus de gym et de conditionnement physique, l’homme d’affaires n’en peut plus de taper du pied.
«On nous tient dans l’ignorance depuis longtemps et de ce que je comprends, les gyms vont être dans le dernier volet du déconfinement. On ne connaît pas la date, mais on sait qu’on va être les derniers. Ça fait mal, c’est sûr», témoigne Jean-Philippe Paquette.
Après avoir été lui-même en quarantaine à son retour d’un voyage l’étranger, le promoteur de Crossfit Granby s’est vite en mode solutions avec une série d’initiatives pour nourrir l’appétit de sa clientèle.
«Je me suis mis à imaginer des entraînements par exemple pour une mère de famille avec deux enfants et sans équipement à la maison…qu’est-ce qu’elle est capable de faire? Comme je ne savais pas trop comment ça allait se passer, j’envoyais des plans (d’entraînement) pour quelques jours. Et quand j’ai compris qu’on en avait pour un méchant bout à être confiné à la maison, j’ai pris la décision de louer des équipements», raconte le promoteur de Crossfit Granby.
«Ç’a été intéressant comme expérience parce que ça m’a permis de prendre plus de temps pour expliquer pourquoi on fait telle chose au lieu de rouler dans un lieu commercial où il y a toujours un bon roulement de gens. Personne ne travaillait et on avait le temps de jaser.»
Mais après quelques semaines en mode virtuel, le temps d’attente commence à se faire long, reconnaît Jean-Philippe Paquette. Les factures s’accumulent alors que le chiffre d’affaires du centre d’entraînement de la rue Saint-Charles Sud vient de fondre de plus de 80 %, affirme le principal intéressé.
«Nous terminons notre 10e année dans le monde du crossfit et notre gym va super bien. Mais comme entrepreneur, la pandémie, c’est une grosse claque. C’est dur pour l’entreprise de devoir accumuler des dettes pour rester en vie.»
S’entraîner sécuritairement
La solution? Une réouverture le plus tôt possible, le mieux ce sera aux dires de notre interlocuteur. Or, la balle est dans le camp de la Santé publique et de la ministre Isabelle Charest.
«Elle (Isabelle Charest) me dit «go» aujourd’hui et ça part demain. On est prêt», assure Jean-Philippe Paquette.
Dès l’aval de Québec, le Granbyen promet de proposer une aire d’entraînement respectueuse des mesures sanitaires instaurées par la Santé publique.
«C’est pas super compliqué. On est capable de faire des zones d’entraînement et de contrôler le débit de gens qui viennent par heure et par jour. Nous, c’est déjà dans nos habitudes de contrôler et c’est rien de nouveau. C’est juste de s’ajuster avec ce qu’on nous demande comme de respecter les 2 mètres de distance.»