La fine ligne entre conseiller et gosser

CHRONIQUE. Comme plusieurs d’entre vous, je passe beaucoup de temps dans les arénas depuis la mi-septembre, avec mes gars qui jouent MAHG-4 et MAHG-2.

Si mes plus jeunes sont encore en pleines « leçons » (il y en a 20 à faire avant de commencer les matchs), mon grand, lui, est en plein camp de sélection pour déterminer les équipes novices.

Un moment excitant, mais qui peut également être stressant pour le jeune.

Ce que je trouve dur, parfois, c’est de jongler entre la ligne de vouloir donner des conseils/trucs et celle où l’enfant nous voit comme trop « intenses ».

Mon grand est habitué d’être bon. À l’école. Au hockey. Au soccer. Il prend donc parfois mal la « critique ». J’écris « critique », car c’est ainsi qu’il le vit, alors que c’est zéro le but. Exemple: il tenait mal son bâton. J’avais remarqué. Je voulais lui montrer comment bien le tenir, mais il se braquait. Ça le rendait triste. Je voyais même que ça le stressait et que je le « gossais ». J’ai lâché le morceau.

Il adore le hockey. Je ne voulais pas gâcher son plaisir, je voulais juste l’aider. Le coach en chef lui a ensuite dit et ça a mieux passé. Je lui ai montré une vidéo sur comment tenir son bâton. Comment effectuer des tirs des poignets, aussi. Je lui ai même écrit sur un papier : trucs->pratique->amélioration->plus de plaisir.

Pour qu’il comprenne clairement que quand papa lui donne un truc, c’est pour son bien et pour qu’au final, il ait plus de fun. Devinez quoi, deux semaines plus tard, soit samedi dernier, il a marqué deux buts lors d’un match du camp de sélection. Les deux à l’aide de tirs des poignets… dans le haut du filet ! Il était tellement content. Tellement fier de lui. Son sourire valait de l’or.

Après le match, je lui ai demandé, comme toujours, s’il s’était amusé. Puis je lui ai dit: «Tu sais que si tu n’avais pas changé ta prise de bâton et pratiqué tes tirs, tu n’aurais pas marqué tes deux buts?». Il est parti à rire. Il a finalement compris que quand papa lui donne un truc, ce n’est pas pour lui chialer après ou pour le critiquer.

«Pour devenir bon, il faut pratiquer», que je leur répète souvent. Rien de mieux qu’un beau but pour comprendre! Avec la collaboration de Raphaël Doucet.