Agression sexuelle alléguée visant Roméo Saganash: la plaignante révèle son identité

OTTAWA — La femme qui accuse l’ancien député néo-démocrate Roméo Saganash d’agression sexuelle dévoile son identité publiquement en disant qu’elle veut soutenir les autres.

Carmen Roy, qui travaille pour le Centre national pour la vérité et la réconciliation, allègue qu’elle a été agressée sexuellement le 1er mai à Winnipeg, et les policiers affirment avoir arrêté l’ancien député le 27 juin.

Dans une déclaration écrite à La Presse Canadienne, Mme Roy dit qu’elle réfléchit à une poursuite civile.

L’avocat qui représente M. Saganash a souligné que son client est présumé innocent et a demandé que sa vie privée soit respectée.

Aucune des allégations n’a été mise à l’épreuve devant les tribunaux.

Mme Roy, qui ne veut pas que son identité soit protégée par une interdiction de publication, soutient qu’elle a eu une «expérience traumatisante», mais elle remercie les personnes qui l’ont soutenue.

«Je ne veux pas garder le silence. Je pense qu’il est important d’utiliser ma voix pour aider d’autres victimes de traumatisme sexuel», a-t-elle écrit dans la déclaration envoyée lundi par son avocate, Kathryn Marshall.

«J’explore mes options juridiques et j’ai hâte d’obtenir justice et responsabilité», a souligné Carmen Roy.

Me Marshall a déclaré que Mme Roy était au travail lorsque l’incident présumé s’est produit, mais qu’elle n’était pas en mesure de fournir plus de détails. Mme Roy est l’assistante exécutive de Stephanie Scott, directrice du Centre national pour la vérité et la réconciliation.

Mme Scott a publié une déclaration écrite jeudi, affirmant qu’elle saluait le «courage» de Mme Roy de permettre que son identité soit révélée.

«Nous sommes profondément préoccupés par le fait qu’un incident s’est produit lors d’un événement hors site, où du personnel (du centre) était présent. Cet incident est maintenant devant les tribunaux», a déclaré Mme Scott.

Les procureurs de la Couronne du Manitoba avaient l’intention de demander une interdiction de publication, un mécanisme courant dans les affaires d’agression sexuelle qui empêche les médias de rapporter des renseignements permettant d’identifier les plaignants.

Toutefois, les procureurs ont révisé leur plan après que Mme Roy a indiqué qu’elle ne voulait pas d’une telle interdiction. Mercredi, un juge de Winnipeg a accepté que l’affaire se déroule sans une telle interdiction.

Ethan Pollock, l’avocat de Winnipeg représentant Roméo Saganash dans l’affaire, a déploré qu’il y ait eu «de la haine diffusée en ligne» à propos de son client. Il signale que le processus judiciaire est toujours en cours.

«Mon client est un survivant de 10 ans des pensionnats et vit avec un traumatisme débilitant résultant de cette expérience horrible », a écrit Me Pollock mercredi soir. «M. Saganash est un membre précieux de la communauté politique autochtone et canadienne depuis longtemps.»

Roméo Saganash a représenté la circonscription du nord du Québec, Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou, de 2011 à 2019 et a été porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d’affaires autochtones.

En juillet 2022, M. Saganash a été nommé comme l’un des survivants des pensionnats qui travaillent avec un comité consultatif national sur la façon de traiter les dossiers d’enfants disparus et les sites de sépultures anonymes. Le comité a été mis sur pied par le gouvernement fédéral et le centre.

Plus tôt ce mois-ci, un porte-parole du centre a précisé que M. Saganash n’occupe plus ce rôle, mais il n’a pas précisé pourquoi ni quand il a quitté ce poste.

Roméo Saganash, un avocat cri, a aidé à négocier la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. En tant que député, il a présenté un projet de loi pour le mettre en œuvre au Canada.