Athlètes russes sous bannière neutre: Poutine remet en doute la décision du CIO

MOSCOU — Le président russe Vladimir Poutine a remis en doute la décision du Comité international olympique de contraindre les athlètes russes à évoluer sous bannière neutre aux Jeux olympiques de Paris en 2024. 

Poutine a aussi indiqué jeudi que la Russie n’a toujours pas pris de décision au sujet de l’envoi d’athlètes russes à la grande messe sportive internationale l’été prochain dans la capitale française. 

Le CIO a refusé d’imposer une suspension totale des athlètes russes la semaine dernière, après avoir confirmé que ceux-ci pourront évoluer sous une bannière neutre. 

Le CIO a indiqué qu’aucun symbole, tel qu’un drapeau ou l’hymne national, aucune équipe, et aucun athlète qui entretient des liens avec l’armée russe ou ses services de sécurité, ou encore qui s’est exprimé publiquement en faveur de l’invasion de l’Ukraine, ne sera admis.

Si la plupart des athlètes canadiens rencontrés jeudi à Montréal l’occasion de la Journée des médias du Comité olympique canadien (COC) ont déclaré que tout ceci était «hors de notre contrôle», certains ont tout de même exprimé un point de vue favorable à la décision du CIO. C’est notamment le cas de la nageuse artistique Jacqueline Simoneau.

«Il y a des athlètes qui s’entraînent, qui sont propres, qui n’ont pas de lien avec le gouvernement ou la guerre et je me sens mal pour ces athlètes-là en ce moment. Ils mettent les efforts, les heures chaque jour. Mais à travers les années, on regarde la Russie, le dopage. Ce n’est pas évident. Je fais confiance à la décision du COC et du CIO», a déclaré la Québécoise âgée de 27 ans, quadruple médaillée d’or aux Jeux panaméricains. 

Des mesures semblables s’appliquent également à l’allié de Moscou, le Bélarus, qui a accueilli des soldats et de l’équipement russes sur son territoire en prévision de l’invasion de l’Ukraine. 

«J’ai toujours dit que les athlètes s’entraînent pendant des années et qu’ils doivent obtenir l’opportunité de participer aux compétitions d’envergure, dont les Jeux olympiques, a évoqué Poutine. Tout le monde saura, avec ou sans le drapeau, que ce seront nos athlètes. J’appuie nos athlètes qui participeront à ces compétitions, mais maintenant il faudra qu’on procède à une analyse scrupuleuse des conditions qui ont été élaborées par le CIO.»

Il a aussi exprimé ses préoccupations au sujet de «conditions artificielles développées par des motifs politiques» qui pourraient être utilisées afin d’exclure les meilleurs athlètes russes. 

«Si l’objectif de tout ceci est d’écarter nos meilleurs (athlètes) et de démontrer que le sport ne se développe pas en Russie ou pire, qu’il recule, alors il sera nécessaire que notre ministère des Sports et notre Comité olympique national analysent la situation attentivement et prennent une décision réfléchie», a-t-il poursuivi. 

Les athlètes russes ont pu participer aux compétitions, sans aucun symbole national, aux Jeux olympiques d’hiver de 2018 et 2022, ainsi qu’aux Jeux d’été de 2021. Ces mesures avaient été adoptées par le CIO à la suite d’une longue dispute portant sur le dopage institutionnalisé en Russie. 

– Avec Alexis Bélanger-Champagne et Alexandre Geoffrion-McInnis, de La Presse Canadienne