Centraide du Grand Montréal lance sa campagne, dans un contexte d’inflation

MONTRÉAL — Centraide du Grand Montréal lance sa campagne de sollicitation auprès des donateurs, dans un contexte où de nombreux ménages ont peine à se loger et sont confrontés à une hausse du prix des aliments et de l’essence.

Et les organismes que soutient Centraide sont, eux aussi, confrontés aux mêmes augmentations des prix de l’essence et des denrées.

La grande organisation s’est donné comme objectif d’atteindre 64 millions $ cette année, a confié en entrevue jeudi son président et directeur général, Claude Pinard.

«Soixante-quatre millions, l’objectif, et on veut aller plus loin! Au moment où on se parle, je n’ai pas d’inquiétude là-dessus. C’est assez impressionnant la générosité des gens du Grand Montréal. On est en augmentation depuis deux ans au niveau des campagnes», a-t-il fait savoir.

Centraide du Grand Montréal soutient 350 organismes, qui viennent en aide à 800 000 personnes sous diverses formes: aide alimentaire, soutien psychologique et autres.

L’inflation pour tous

Cette année, le contexte inflationniste a aggravé la situation déjà précaire de bien des ménages, déjà touchés par les répercussions de la pandémie, a relaté M. Pinard.

Ainsi, les organismes d’aide voient des clientèles qu’ils ne voyaient pas ou peu avant: «beaucoup de travailleurs qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts», des gens qui «même avec deux jobs ont de la misère à arriver», rapporte-t-il. Il voit aussi des mères monoparentales qui doivent consacrer plus de 50 % de leur revenu pour se loger. Et les logements sont parfois trop petits.

Et ces gens qu’ils voyaient auparavant arriver le 28 du mois, à la banque alimentaire, s’y présentent maintenant le 15, illustre-t-il.

Il rappelle que pour les organismes d’aide aussi, les coûts d’opération ont augmenté, comme l’essence pour le transport et les denrées qu’il leur faut aussi acheter.

Ces organismes sont doublement touchés. «En sécurité alimentaire, les organismes ont un double effet: ils ont l’effet de la fin des programmes fédéraux de la pandémie et ils ont l’augmentation de la clientèle, couplée à une augmentation de leurs coûts d’opération», résume-t-il.

Les gens sont donc invités à faire un don de 20 $, 40 $, 100 $, ce qu’ils peuvent donner. «Chaque petit don compte.»

À ceux qui s’inquiéteraient de la part de leur don qui se rendra véritablement aux gens dans le besoin, M. Pinard précise que les frais d’administration sont de 12 %, «donc 88 sous de chaque dollar retournent dans la communauté», insiste-t-il.