Enseignant agresseur: Marwah Rizqy fait un coup d’éclat et dépose une plainte

QUÉBEC — La députée libérale Marwah Rizqy a fait un coup d’éclat mercredi en déposant une plainte en pleine période de questions, visant un enseignant qui aurait mis enceinte deux de ses élèves.

Elle s’indignait de l’inaction du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, qui n’avait toujours pas déclenché d’enquête, parce qu’il attendait que la plainte lui soit acheminée. Il a évoqué des changements éventuels à la loi actuelle.

En fin de journée, le ministre a refusé de commenter en passant en coup de vent devant les représentants des médias. 

Selon les médias de Québecor, l’enseignant travaille toujours au centre de services scolaire Chemin-du-Roy, en Mauricie. C’est quand il enseignait dans une école privée qu’il aurait d’abord eu une liaison avec une adolescente, qui aurait eu un enfant de lui. Par la suite, il se serait épris d’une autre élève avec qui il aurait eu trois enfants. 

La Presse Canadienne a pu prendre connaissance de la plainte déposée le 28 août dernier.

À la période de questions mercredi matin, Mme Rizqy a d’abord demandé qu’une enquête soit déclenchée et qu’entre-temps, le brevet d’enseignant du prof soit retiré. Elle a aussi réclamé une enquête sur la gestion de la plainte qui a été déposée par un parent. 

M. Drainville s’est réfugié derrière le fait qu’il n’avait toujours pas reçu de plainte et qu’il n’avait par conséquent pas encore lancé l’enquête. 

«Toute personne physique peut porter plainte au ministre contre un enseignant pour une faute grave commise à l’occasion de l’exercice de ses fonctions, a-t-il expliqué. La plainte doit être écrite, motivée et faite sous serment.»

Mme Rizqy a répliqué que le ministre avait le pouvoir de déclencher d’office une enquête, en vertu de la loi. Elle a brandi la copie de la plainte déposée le 28 août dernier au Centre de services scolaire et l’a déposée en Chambre, séance tenante.

«Comment se fait-il que, moi, dans l’opposition, je suis capable de mettre la main sur ladite plainte? Par conséquent, je suis dans l’obligation de déposer plainte. Je vous l’envoie par courriel et je vous demande officiellement de déclencher l’enquête.»

Le ministre a semblé étonné et a réagi avec prudence. Il a tenu à vérifier si cette procédure est valide sur le plan juridique.

«La compréhension de la loi qui m’a été transmise par nos services juridiques, c’est que la plainte doit m’être acheminée directement par la personne qui a eu connaissance de la faute, par l’enseignant ou par l’enseignante.» 

À la sortie de la période de questions, M. Drainville a répété qu’il demandait à ce que les plaintes lui soient acheminées.

Puis, à la fin de la séance du conseil des ministres, en fin d’après-midi, il a refusé de répondre aux questions concernant la plainte déposée par Mme Rizqy, ou des entraves bureaucratiques concernant le déclenchement d’une enquête. 

En Chambre, il a assuré que son ministère avait demandé de lui transmettre la plainte, mais qu’il l’attendait toujours. M. Drainville a suggéré que des modifications législatives pourraient être nécessaires. 

«J’y réfléchis très sérieusement, je regarde nos options», a-t-il conclu.