Gabriel Nadeau-Dubois a songé à quitter son poste de porte-parole de Québec solidaire

GATINEAU, Qc — C’est un Gabriel Nadeau-Dubois extrêmement ému qui s’est présenté, samedi, au congrès de Québec solidaire (QS) à Gatineau. Il a révélé avoir songé à quitter ses fonctions de co-porte-parole du parti.

M. Nadeau-Dubois a confié avoir douté, après l’élection de 2022, qu’il était encore la bonne personne pour porter la voix de sa formation politique. Dans la salle, sa fille Hélène babillait «Papa, papa». 

«J’ai une fille d’un an et demi, j’aime beaucoup le hockey (…) et j’habite dans La Petite-Patrie. J’ai pensé dans la dernière année que ça pourrait être bien correct pour moi d’être juste ça», a-t-il commencé.

«En politique, on se fait toujours critiquer, (…) et avec le temps, on se développe une couenne dure. Il y a aussi des critiques qui viennent de l’intérieur et c’est celles-là qui pénètrent dans l’armure.

«Forcément, ça nous fait se poser des questions», a-t-il ajouté la gorge nouée par l’émotion. Dans les derniers mois, plusieurs de ces questions lui sont «tombées dessus en même temps.» 

À plusieurs reprises durant son récit, le jeune politicien a dû prendre des pauses pour mieux se contenir.

«Je me suis sérieusement demandé, est-ce que c’est la bonne chose pour mon parti, pour la gauche indépendantiste québécoise que je reste en poste?» 

Après réflexion, il s’est trouvé toujours rempli d’«espoir» et désireux de «continuer (…) ce beau combat-là» pour que QS soit la solution de rechange à la Coalition avenir Québec (CAQ).

«Je suis revenu à ce qui fait que j’ai adhéré la première fois à QS. (…) Nous sommes les seuls à QS à reconnaître l’ensemble des crises auquel le Québec est confronté et à proposer les bonnes solutions», a-t-il déclaré.

Plus tard, en point de presse, M. Nadeau-Dubois est revenu sur son discours, en disant qu’il avait été «difficile» à livrer. «Je trouvais ça important d’être transparent et ouvert», a-t-il expliqué.

Il n’a pas caché le fait que le livre de l’ex-députée Catherine Dorion, dans lequel elle critique son style de gestion, l’avait ébranlé.

«Aujourd’hui, je me sens au bon endroit au bon moment. J’ai envie de continuer, je sais pourquoi je suis là», a-t-il assuré. La co-porte-parole sortante, Manon Massé, a d’ailleurs salué sa «vulnérabilité».

«Ce que le monde a besoin de voir et de savoir, c’est que leurs politiciens ont un cœur et sont capables d’être vulnérables. Quand tu es vulnérable, tu n’es pas faible, tu es juste authentique», a-t-elle affirmé.

M. Nadeau-Dubois est le seul à se présenter au poste de porte-parole masculin de QS; au congrès de 2021, il avait obtenu un score de 94 %.

Dernier débat

Par ailleurs, les trois candidates au poste de porte-parole féminine, Christine Labrie, Émilise Lessard-Therrien et Ruba Ghazal, ont tenu un dernier débat avant le vote de dimanche.

Les échanges, respectueux, ont permis à chacune de montrer sa personnalité. 

Mme Labrie a mis l’accent sur la nécessité, pour QS, de présenter des idées claires, concrètes, qui amélioreront les «conditions d’existence» des gens.

De son côté, Mme Lessard-Therrien a dit vouloir faire de la politique comme les Cowboys Fringants font de la musique: en jouant au Centre Bell, mais en n’oubliant jamais les villages.

Elle a également plaidé qu’une co-porte-parole extraparlementaire pourra être plus présente sur le terrain.

Ruba Ghazal, qui se qualifie elle-même d’«enfant de la loi 101», a notamment abordé le sujet de l’immigration et l’importance de «construire des ponts entre les minorités et la majorité».

Toutes les trois ont dit vouloir s’inspirer de la campagne électorale de QS en 2018, qui, avec ses messages simples et ses affiches artistiques, avait permis au parti de passer de trois à 10 députés.