Hydro-Québec a les moyens de réduire ses dépenses, croit le ministre Fitzgibbon

MONTRÉAL — Même si elle doit prévoir des milliards d’investissements pour réduire le nombre de pannes et augmenter sa production, Hydro-Québec est en mesure de réduire certaines dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire, croit le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

«Il y a toujours moyen, je pense, de réduire et c’est vrai partout au gouvernement», répond le ministre en mêlée de presse à Montréal, lundi, dans le cadre d’un événement organisé par Propulsion Montréal. 

L’effort budgétaire demandé ne viendrait pas mettre en péril les investissements prévus par la société d’État. «C’est sûr qu’à Hydro-Québec, considérant les enjeux de dépenser pour la végétation (couper et émonder les arbres qui risquent de créer une panne), pour le maintien de la sécurité énergétique, les nouveaux projets, on n’ira pas mettre ça en péril», assure-t-il. 

Plus tôt lundi, le ministre des Finances, Eric Girard, a assuré, lui aussi, que l’effort budgétaire demandé n’aurait pas d’impact sur les investissements en infrastructures que doit dégager la société d’État pour augmenter sa capacité de production. «Clairement, pour Hydro-Québec, il n’y aura pas d’économie au niveau des dépenses en capital», a dit le ministre en mêlée de presse en marge d’une allocution devant Chambre de commerce du Montréal métropolitain. 

Les sociétés d’État devront identifier l’équivalent de 1 milliard $ sur quatre ans en réduction de dépenses afin de contribuer au retour à l’équilibre budgétaire. La demande vise Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société des alcools du Québec (SAQ), la Société québécoise du cannabis et Investissement Québec.

Elles devront réaliser des économies dès l’exercice 2025-2026. Les économies annuelles devraient atteindre 400 millions $ en 2028-2029.

L’effort budgétaire vient à un moment où Hydro-Québec s’est donné l’objectif d’investir près de 100 milliards $ pour augmenter la capacité du réseau d’ici 2035, selon son plan d’action dévoilé en novembre. À cela s’ajoutent des investissements d’entre 45 milliards $ et 50 milliards $ pour améliorer la fiabilité du réseau.

Hydro-Québec veut réduire le nombre de pannes de 35 % d’ici 7 à 10 ans à un moment où les conditions météorologiques défavorables ont entraîné une augmentation du nombre de pannes.

L’exercice budgétaire est «très louable» dans un contexte où Québec doit revenir à l’équilibre budgétaire, croit M. Fitzgibbon. «Je pense que M. Girard, à juste titre, voulait avoir une approche pour démontrer aux agences de notation qu’on avait un chemin critique pour réduire les déficits.»

Le gouvernement Legault n’a pas identifié les changements qu’Hydro-Québec serait en mesure de fournir. M. Fitzgibbon a évoqué les services administratifs comme une avenue possible, mais il ajoute qu’il n’a pas encore les détails. 

Il reviendra à Hydro-Québec d’identifier les endroits où elle peut réduire ses dépenses, a dit M. Girard. «La réponse va venir d’Hydro-Québec lorsqu’on va s’asseoir avec eux et on va discuter avec eux. Nous, on veut des efforts, puis eux vont nous indiquer où ils peuvent faire ces efforts-là.»

Il a rappelé qu’Hydro-Québec aurait le temps d’analyser ces avenues puisqu’aucun changement n’est prévu pour cette année. «On n’a pas mis de revenus en 2024-2025 parce qu’il va y avoir des discussions avec les sociétés d’État et leurs conseils d’administration.»

Chez Hydro-Québec, on assure également que les investissements pour réduire les pannes et pour augmenter la capacité de production ne seront pas touchés par l’effort demandé. «C’est gérable compte tenu de la taille d’Hydro-Québec», répond un porte-parole de la société d’État, Maxence Huard-Lefebvre. 

Hydro-Québec estime avoir les moyens de faire sa «juste part» dans l’exercice budgétaire demandé aux sociétés d’État. «Pour y arriver, nous souhaitons mieux utiliser nos ressources, avoir recours à la technologie, déployer nos équipes sur les plus grandes priorités et simplifier nos façons de faire.»