Itinérance au féminin : peu d’amélioration dans la région de Granby

SOCIÉTÉ. La situation d’itinérance touchant les femmes dans la région de Granby ne va pas en s’améliorant, déplorent des acteurs impliqués dans le milieu.

Octobre 2015. Le Centre de crise pour femmes Entr’Elles convoque les médias à un point de presse pour présenter des résultats d’une étude maison. En deux ans, le nombre de demandes de femmes à la recherche d’un hébergement temporaire avait fait un bond de 60%. Le constat est clair : il y a peu de ressources pour les femmes en situation d’itinérance à Granby.
 
La coordonnatrice du centre, Sophia Cotton informe qu’il n’y a pas eu de développement dans la dernière année. «Ça fait un mois que l’hébergement est complet. Je dois refuser des demandes, faute de place», dit-elle.

La mission du centre est de travailler avec et auprès de toutes les femmes et de venir en aide à celles qui vivent des difficultés. «La détresse des femmes ne va pas en s’améliorant, indique Mme Cotton au bout du fil. Il y en a qui sont de plus en plus démunies.»

Mme Cotton assure son l’organisme pour lequel elle œuvre est sous-financé. «Ce que j’aimerais c’est d’avoir des sous pour assurer le financement d’une équipe de travail afin d’élargir notre plage horaire», informe-t-elle. La coordonnatrice entend faire des démarches afin de financer les places en hébergement dans la région.  

Sylvie Martin, directrice chez Transition pour elles, maison d’hébergement pour femmes, vit un scénario similaire à celui que rapporte Mme Cotton. En plus d’afficher complet, elle doit gérer de temps à autre une liste d’attente.

La directrice ajoute que de plus en plus de femmes qui recourent au service n’ont souvent pas d’argent pour payer l’hébergement. «Elles sont confrontées à une grande pauvreté. On doit charger les repas et l’hébergement, mais elles ne sont pas en mesure de payer. Ce sont des femmes qu’on perd», déplore-t-elle.    

Luna
Né il y a un an, Luna est un collectif de femmes qui viennent en aide à d’autres femmes. Son instigatrice, Rollande Daudelin, rappelle que le collectif a comme mission «d’aider celles qui vivent de grandes difficultés ou qui vivent de l’itinérance.»  

Dans la dernière année, ce sont 15 femmes qui ont été soutenues par le collectif composé de cinq bénévoles. À l’approche du temps des fêtes, Luna multiplie les efforts afin d’être en mesure d’offrir 50 paniers de Noël à des femmes de la région.