Lancement de campagne: Duhaime veut se «débarrasser de ceux qui nous ont piétinés»

QUÉBEC — Le 3 octobre, jour du scrutin, Éric Duhaime ambitionne de débarrasser le Québec «de ceux qui nous ont piétinés».

Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ) s’est livré dimanche à une charge contre le premier ministre François Legault, qui selon lui a mis comme jamais aucun autre premier ministre avant lui «la démocratie sur pause», s’autorisant à «bafouer les droits civiques et piétiner les libertés individuelles».

«Le 3 octobre, on va se débarrasser de ceux qui nous ont piétinés», a promis M. Duhaime, faisant allusion à la crise sanitaire, dans un discours devant ses militants, réunis pour le lancement officiel de la campagne électorale du parti.

C’est sans surprise à Québec, là où ses idées ont le plus de chances de se traduire en votes le 3 octobre, qu’Éric Duhaime a choisi de lancer officiellement sa campagne dimanche.

Il a pris de l’avance, puisque la campagne électorale ne commencera officiellement que dans une semaine environ. Le coup d’envoi, par le premier ministre François Legault, est attendu dimanche, le 28, ou le lendemain, lundi 29, jour ultime pour respecter le délai fixé par la loi pour un scrutin le 3 octobre.

Il a dirigé toutes ses attaques vers M. Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), ignorant totalement les chefs des autres partis. Le premier ministre a été réduit à un «vulgaire chef de la CAQ, ultra-partisan», qui ne s’est jamais hissé au rang de chef d’État.

M. Duhaime a bien l’intention de profiter de chaque jour de la campagne pour tailler en pièces le bilan du gouvernement Legault. «Il faut rallier les gens qui veulent se débarrasser de François Legault. Il faut montrer qu’on est l’alternative», a commenté le chef conservateur, en mêlée de presse.

Même si la population, traditionnellement, a tendance à se tenir au centre de l’échiquier politique, il se dit persuadé que les électeurs sont prêts à le suivre et à adhérer à son programme de droite, qui, notamment, prévoit faire une large place au secteur privé.

Le modèle actuel en santé ne fonctionne pas, a-t-il fait valoir. «Le problème fondamental, selon nous, c’est qu’il n’y a pas de concurrence» au régime de santé publique. Le privé doit donc venir à la rescousse, et faire «ce qu’aucun politicien n’a eu le courage de faire», c’est-à-dire «briser le tabou» du privé en santé.

«Nous, on va le faire», a-t-il soutenu.

M. Duhaime est le premier des chefs des cinq principaux partis à lancer sa campagne, un moment accompagné de l’inévitable présentation de l’autocar de tournée du parti orné de la photo grand format du chef.

Au son d’une musique disco tonitruante, le lancement a eu lieu sur le site de l’aéroport, au Complexe Capitale Hélicoptère, en présence de nombreux candidats et de plusieurs centaines de militants, entassés debout dans une salle bondée et surchauffée. Personne n’a été vu portant un masque. La salle, remplie au maximum de sa capacité, comptait au moins 800 personnes. Les organisateurs ont même dû refuser l’entrée à des militants.

M. Duhaime a distribué généreusement les poignées de main, les accolades et les bises aux dames présentes.

La présentatrice et candidate dans Iberville, la comédienne Anne Casabonne, a dit que la prochaine fois il faudrait louer «le Centre Vidéotron».

Derrière l’estrade, sur un écran géant, défilaient en boucle les images d’Éric Duhaime en train de s’entraîner au gym avec Georges Saint-Pierre, grand spécialiste des arts martiaux mixtes. Sans doute pour afficher son côté combatif, qui lui sera fort utile dans les prochaines semaines, M. Duhaime présente M. Saint-Pierre sur Twitter comme «le meilleur combattant au monde». Il a dit ignorer si M. Saint-Pierre avait pris sa carte de membre du parti.

Le dimanche précédent, autour du slogan «Libres chez nous», M. Duhaime, qui en est à sa première campagne en tant que chef d’une formation politique, avait rendu publique la plateforme électorale de son parti, qu’il dirige depuis avril 2021, et qui est axé sur les libertés individuelles, notamment en matière de mesures sanitaires, la contribution accrue du secteur privé dans tous les secteurs et la réduction du fardeau fiscal des contribuables.

Le PCQ a déjà choisi 120 de ses 125 candidats.