Loi sur le tabac de 2015 est inadéquate selon la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac

TABAC. Le dépôt récent du Rapport de mise en œuvre de la Loi concernant la lutte contre le tabagisme adoptée il y a 5 ans amène la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac à noter, entre autres, les problèmes concernant le vapotage chez les jeunes.

«Avec plus de 13 000 décès annuels au Québec liés au tabagisme et la popularité grandissante du vapotage chez les jeunes, le Québec se doit d’examiner toutes les failles et faiblesses dans la loi dont les objectifs visent à soutenir et renforcer la prévention de l’usage du tabac, la protection des non-fumeurs et l’abandon du tabagisme, en plus de prévenir le vapotage chez les jeunes», commente Flory Doucas, codirectrice et porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.

«Malgré les mesures sur le vapotage adoptées en 2015, les fabricants ont pu attirer une génération de jeunes dans le piège insidieux de la dépendance à la nicotine en plus de les exposer à de sérieux risques pour la santé. C’est pourquoi nous attendons avec grande anticipation la concrétisation de l’engagement du gouvernement, annoncé il y a un an, pour instaurer des mesures visant à contrer le vapotage chez les jeunes d’ici la fin de l’année», ajoute Flory Doucas. Le gouvernement avait d’ailleurs mis sur pied des groupes de travail composés de médecins, chercheurs et autres pour dresser une liste de mesures à mettre de l’avant pour contrer le vapotage chez les jeunes, ce qu’a fait la Coalition en soumettant une série de recommandations en mars dernier.

«Bien qu’il soit normal que la crise de la COVID-19 demeure la priorité du gouvernement, il importe de prendre en compte le fait que le partage des vapoteuses à l’école et le vapotage en soi chez les jeunes contribuent, eux aussi, à la propagation du virus. Plusieurs chercheurs croient même que le vapotage augmente les risques de symptômes graves, comme c’est le cas du tabagisme. Plusieurs autres provinces ont adopté des mesures sur le vapotage en pleine pandémie, et il n’y a pas de raison de penser que le Québec ne pourrait pas en faire autant. Les pouvoirs réglementaires existent pour agir rapidement, par exemple pour limiter l’aromatisation ainsi que la teneur en nicotine des liquides de vapotage. C’est ce que la Nouvelle-Écosse et d’autres provinces ont déjà fait», explique-t-elle.

De plus, le rapport précise que les dispositions concernant l’interdiction des ristournes et d’autres avantages associés à la vente de tabac chez les dépanneurs sont peu ou mal respectées. Un constat qui dérange la Coalition. «Il est très décevant de constater que les dispositions de 2015 n’ont pas été assez suffisantes pour mettre fin aux programmes de performances déployés par les grands cigarettiers auprès des détaillants. En plus de récompenser des employés qui effectuent des référencements ou des ventes de produits du tabac, l’industrie continue à travers ces programmes d’imposer aux détaillants des cibles de vente, à défaut de leur prescrire des prix beaucoup plus chers pour leurs commandes et de les rendre moins compétitifs face à leurs concurrents avoisinants. Il est donc essentiel de réviser la loi de manière à empêcher ce genre de tactiques qui mettent énormément de pression sur les dépanneurs pour qu’ils écoulent leurs stocks de cigarettes et de produits de vapotage, en plus de maintenir des prix artificiellement bas», souligne Flory Doucas.