Pierre-Laporte/Robitaille: un carrefour giratoire à 6M $?

Feux de circulation? Carrefour giratoire simple? Ou double? La Ville de Granby négocie actuellement avec le ministère des Transports du Québec (MTQ) pour élaborer un plan afin de sécuriser l’intersection du boulevard Pierre-Laporte et de la rue Robitaille. Alors que les discussions battent leur plein, la Ville aimerait bien voir un carrefour giratoire à deux voies prendre forme près de l’école primaire Eurêka. Un projet évalué à 6M $, a appris GranbyExpress.com.

«Le chiffre qui a été avancé, c’est 6M $ pour un carrefour giratoire double», mentionne le maire de Granby, Pascal Bonin, lorsqu’interrogé à ce sujet la semaine dernière. «On peut parler d’une hypothèse. Est-ce que ce sera celle-là qui sera retenue? À ce coût-là? Encore là, ce sont des évaluations primaires», ajoute-t-il.

En 2009, la construction d’un carrefour giratoire à une voie à l’angle de Pierre-Laporte et de la rue Bruce avait coûté 1,6M$. La facture avait été séparée entre la Ville et le MTQ. En 2011, la construction d’un carrefour giratoire double à Saint-Jean-sur-Richelieu a coûté près de 4M $.

La Ville de Granby négocie actuellement avec Transports Québec pour réaménager l’intersection Pierre-Laporte/Robitaille. En plus d’obtenir l’approbation du ministère, l’administration municipale veut parvenir à obtenir une aide financière du gouvernement. «Ça touche un peu le cœur du problème, c’est-à-dire qu’on considère qu’il doit y avoir un apport financier de Québec dans ce projet», note le maire Bonin.

De son côté, le MTQ souligne que Granby doit, dans un premier temps, évaluer ses besoins en lien avec son développement. «Par la suite, la Ville devra élaborer un concept d’aménagement qui respectera les normes de sécurité routière et qui assurera le maintien de la fonctionnalité du boulevard Pierre-Laporte», indique Isabelle Buisson, porte-parole du MTQ, direction de la Montérégie-Est.

Loin de la coupe aux lèvres

Ce n’est pas demain la veille que les Granbyens verront apparaître les cônes orange et la machinerie lourde à l’angle de Pierre-Laporte et de Robitaille.

«Cette année, on va être dans l’acceptation et les procédures. Si vraiment, tout va bien et qu’on a les leviers financiers, ça serait 2015», note Pascal Bonin. Mais il doute fortement de ce calendrier. «C’est un échéancier qui est très peu réaliste à court terme. Par court terme, je parle d’un an. À court terme, les gens ne verront rien qui va lever de terre», dit-il. «Et ce n’est pas la faute de la Ville. C’est une question de procédures et de négociations avec le MTQ et le gouvernement pour les subventions.»

La porte-parole du MTQ, de son côté, ne peut avancer d’échéancier précis. «Ça dépend du projet, du concept. Ça peut aller assez vite comme… Chaque projet est unique», mentionne-t-elle.

Si le réaménagement de cette intersection achalandée peut sembler avoir été tabletté, Pascal Bonin souligne le contraire. «On ne l’oublie pas et on travaille dessus, mais les choses vont à leur rythme. Le projet est dans la machine, mais la machine n’est pas une imprimante quand on discute avec le gouvernement, ça ne sort pas tout de suite…»

Le MTQ et la Ville de Granby discutent depuis quelques années. «Un premier rapport préliminaire a été déposé en 2011», souligne Stéphanie Langelier, porte-parole du MTQ, direction de la Montérégie-Est.

Étalement urbain

S’il est «dans la machine», le projet de réaménagement de l’intersection du boulevard Pierre-Laporte et de la rue Robitaille devient prioritaire, notamment avec la fin de l’imbroglio juridique dans le dossier des terres Miner.

«C’est un projet qui concerne beaucoup de monde. Il y a l’école, les résidents, les automobilistes. Et là, il y a le développement des terres Miner qui s’en vient. Ça fait beaucoup en même temps à absorber. Il faut que le provincial nous aide à développer des mécanismes pour soulever des projets», note le maire Bonin.

Ce dernier soutient se faire régulièrement parler de l’intersection problématique par les citoyens. «Je suis conscient que ce n’est pas seulement une affaire de quartier. Une partie des préoccupations provient du quartier, une autre de l’école, une autre du développement futur et une autre partie concerne le fait que ce soit une importante porte d’entrée de Granby. On grossit beaucoup dans ce secteur-là. C’est sûr qu’avec l’étalement urbain et l’urbanisation qu’on effectue dans ce secteur, un jour ou l’autre, on devra avoir des installations qui vont pouvoir supporter tout cet achalandage-là», conclut Pascal Bonin.