Plan de relance: une proposition qui demandera des ajustements

HOCKEY. Le plan de relance de Hockey Québec prévoit un retour au jeu en six phases allant des entraînements supervisés à l’extérieur à la compétition avec des équipes complètes. Impliqués dans le sport depuis longtemps, des acteurs du milieu de la région estiment que des ajustements seront nécessaires, notamment au niveau du hockey scolaire.

«On pourrait être plus contents, mais on pourrait être plus déçus, fait remarquer Jean-Vincent Piette, coordonnateur hockey des Titans de l’école secondaire du Verbe Divin. […] Je pense que c’est quand même bien dans l’ensemble.»

Chaque phase sera d’une durée variable et présentera son propre objectif spécifique permettant le retour éventuel du hockey compétitif avec des équipes complètes. Le plan en question sera réévalué et ajusté selon l’évolution des connaissances et des consignes additionnelles des instances gouvernementales, indique-t-on par voie de communiqué.

«Il y a quelques petits points où on accroche, mais c’est des détails qu’il y a moyen de peaufiner, souligne M. Piette. […] On est bien conscient qu’il faut passer étape par étape et c’est bien correct. Il n’y a pas de problème avec ça et on ne contestera pas ça. Pas du tout. On va se plier aux normes et on va aller de l’avant ça.»

Responsable du programme des Gouverneurs de Massey-Vanier, Patrick Bergeron estime que le plan de relance s’applique surtout à la masse.

«C’est sûr que de notre côté, au niveau du programme sport-études, il va avoir des ajustements à faire, affirme le principal intéressé. Il y a certaines demandes qui vont être modifiées parce que présentement, ça accroche un peu quand on parle d’arriver en équipement à l’aréna. C’est une réalité qui ne s’adapte pas réellement à la nôtre. Il y a des choses qui vont devoir être regardées, modifiées, mais en général, on devrait être capable de rentrer dans les demandes du plan de restructuration de Hockey Québec.»

Patrick Bergeron aurait par ailleurs aimé que les programmes de hockey scolaire comme le sien soient davantage considérés au lieu d’y aller plus globalement.

«Loin de là de vouloir jeter les gants à qui que ce soit, mais les gens qui ont travaillé dessus sont vraiment allés at large dans le montage du plan, admet-il. Peut-être qu’il aurait été plaisant d’avoir des sections plus spécifiques pour des programmes comme le mien. […] On va travailler fort, on va s’ajuster.»

Inscriptions au ralenti

Les programmes et les organisations de hockey sont conscients que tous les jeunes sportifs ne pourront peut-être pas renouer avec leur sport puisque pour plusieurs d’entre eux, leurs parents ont possiblement perdu leur emploi.

«Pour la prochaine année, ça va être difficile pour certaines familles, a reconnu Jean-Vincent Piette. […] De notre côté, c’est passablement pareil. C’est sûr que les inscriptions sont au neutre au moment où on se parle. Mais on serait en mesure quand même de garder le même nombre d’équipes.»

«Je pense que le membership va bouger à la baisse [au niveau simple lettre récréatif], note pour sa part Patrick Bergeron. C’est une opinion vraiment personnelle. On le sait [dans le] simple lettre, les jeunes veulent jouer au hockey plus que s’entraîner et vouloir faire une carrière éventuellement.  Par contre, pour les joueurs élites, c’est business as usual

Le contexte actuel n’a pas épargné non plus l’Association de hockey jeunesse de Granby, qui a repoussé sa période d’inscriptions prévue en juin. Pour le président Denis Bessette, beaucoup de questions demeurent sans réponses.

«Je suis un peu surpris qu’il y ait six phases honnêtement, admet-il. […] Il va falloir s’ajuster. Je pense qu’aujourd’hui, ça bouge beaucoup. Je ne sais pas comment les six phases vont bouger dans le temps. C’est peut-être ça qui est le défi actuellement. Il y a beaucoup plus de questions que de réponses. La plus grande inquiétude qu’on a est de savoir s’il va y avoir une baisse d’inscriptions basée sur les pertes de revenus des parents. C’est plus là qui est l’inquiétude.»

«Une fenêtre qui s’ouvre»

La stratégie de la relance du hockey au Québec permettra, selon Jean-Vincent Piette, de miser davantage sur certains aspects du jeu qui ont pu, par le passé, être négligés.

«C’est une fenêtre qui s’ouvre pour nous permettre de travailler sur les habiletés individuelles, choses que, peut-être dans le passé, ont pu être négligées ou surévaluées, affirme l’homme de hockey. On va vraiment pouvoir focusser sur les habiletés individuelles au lieu de penser tout de suite au collectif. Je vois ça vraiment positivement. […] On va travailler les faiblesses des jeunes et on va pouvoir les ramener à un autre niveau plus rapidement peut-être.»

«Je pense qu’en général [le hockey] va redevenir la façon dont on l’a toujours joué, renchérit Patrick Bergeron. Je pense que ce qui va gagner, c’est dans la façon d’enseigner, dans les communications. Je pense qu’il va y avoir des séquelles positives plus que négatives. […] En espérant que les phases bougent rapidement ou que le hockey revienne à la normale le plus vite possible.»