PQ: Chantal Beauchemin briguera les suffrages dans Granby

POLITIQUE PROVINCIALE. C’est officiellement Chantal Beauchemin qui défendra les couleurs du Parti québécois (PQ) dans Granby aux prochaines élections provinciales; la professeure de 50 ans a officiellement été couronnée candidate à l’occasion d’une assemblée d’investiture tenue jeudi soir.

Si d’autres personnes avaient fait connaître leur intérêt, la Granbyenne s’est finalement retrouvée seule sur la ligne de départ à la fin de la période de mise en candidature. La dame fera, ainsi, ses premières armes en politique. «C’était, selon nous, la meilleure candidate», se réjouit le président de l’exécutif local du PQ,  Mario Blanchard.

Celle qui voulait déjà changer le monde à 20 ans a choisi, 30 ans plus tard, l’avenue de la  politique pour y parvenir. Mère de trois jeunes adultes qui ont désormais quitté le nid familial, Mme Beauchemin dit avoir temps et énergie à mettre au service de ses concitoyens.

Sans surprise, l’enjeu de l’éducation en est un qui l’interpelle directement; elle a d’ailleurs comparé, jeudi soir, les classes et écoles du Québec à des pays en voie de développement. «Réduire le nombre d’élèves par classe, c’est urgent. Les besoins des enfants sont vraiment grands et les troubles se multiplient à vitesse grand V», se désole celle qui enseigne au primaire depuis 28 ans.

C’est d’ailleurs ce qui a particulièrement suscité l’intérêt de l’exécutif du PQ. «Ce n’est pas une avocate ni une présidente de Chambre de commerce. C’est une femme de terrain et c’est ce que l’on voulait avoir», ajoute M. Blanchard, qui précise que la péquiste est bien au fait des problèmes qui secouent le domaine de l’éducation.

Chantal Beauchemin admet qu’il y a aussi beaucoup de travail à faire en matière de santé. Elle déplore d’ailleurs le déménagement de la clinique d’accès de la rue Saint-Jacques, dont les services seront cet automne relocalisés dans les locaux du CLSC Yvan-Duquette à raison de trois jours par semaine au lieu de cinq. La candidate estime que les citoyens doivent impérativement avoir plus facilement accès aux soins, et ce,  au moment où 6000 d’entre eux n’ont pas accès à un médecin de famille.

«Si au jour deux, on est capable d’installer un CLSC ouvert sept jours sur sept de 9h à 21h, c’est clair qu’on va aider à régler le problème de l’urgence qui déborde», fait-elle valoir. Littéralement emballée par la plate-forme du PQ, elle compte également, si elle est élue, s’attaquer au dossier des énergies vertes.

La candidate veut promouvoir l’autopartage ainsi qu’une bonification de l’offre de transports en commun pour les travailleurs voyageant quotidiennement entre Bromont et Granby. «Il faut que ce soit un service efficace et fréquent. Présentement, on ne peut prendre l’autobus que deux fois par jour», explique celle qui a délaissé sa propre voiture depuis décembre.

Contre le «numéro deux de la CAQ»

Les sondages sont bien peu prometteurs quant à l’éventuelle performance du PQ à l’échelle nationale et prévoient l’élection d’un gouvernement caquiste majoritaire le premier octobre prochain. C’est sans parler que le député sortant François Bonnardel, en selle depuis 2007, sera de nouveau de la course. La péquiste demeure des plus optimistes; elle croit d’ailleurs en ses chances d’ébranler la forteresse caquiste dans Granby. «Ça ne m’inquiète pas. Je ne veux pas discréditer monsieur Bonnardel, mais le programme de la CAQ, il ne marche pas […]. Elle n’a pas de bonnes solutions à offrir aux Québécois et aux Québécoises», lance-t-elle au GranbyExpress.

Mario Blanchard n’a, quant à lui, pas hésité à questionner le bilan «du numéro deux de la CAQ». «C’est quoi les faits d’armes de monsieur Bonnardel? Moi, je ne les vois pas. Il a une belle notoriété et une belle présentation. J’imagine que les gens l’aiment parce qu’ils le voient beaucoup à la télévision», défend-t-il.

À boulets rouges

Présente aux côtés des 70 membres jeudi, la députée de Taillon, Diane Lamarre, a présenté le programme du PQ en matière de santé et n’a pas été des plus tendres envers le gouvernement Couillard.  Défendant la volonté du PQ de geler la rémunération des médecins dès son entrée au pouvoir et de réduire la charge des infirmières,  elle a tiré à boulet rouge sur le ministre Gaétan Barrette et sur sa réforme.

L’élue a également décoché bon nombre de flèches à l’endroit de la CAQ, qui, si elle est portée au pouvoir, aurait le champ libre pour concrétiser ses visées de privatisation. Selon la politicienne, la troupe de François Legault ne constitue en rien le changement, mais plutôt «le parfum du moment».