Santé publique: des professionnels envisagent le recours à des moyens de pression

MONTRÉAL — On a surtout entendu parler d’eux au plus fort de la pandémie de la COVID-19; cette fois, les professionnels de la Santé publique envisagent de recourir à des moyens de pression pour tenter d’accélérer le renouvellement de leur convention collective.

Ils sont 450 professionnels, membres de deux syndicats affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), qui travaillent au Laboratoire de santé publique et à l’Institut national de santé publique du Québec.

Les professionnels concernés sont des conseillers scientifiques, des analystes spécialisés, des statisticiens, des analystes en informatique, des agents d’information, des infirmières, entre autres. 

Leur convention collective est échue depuis le 31 mars 2020, comme c’était le cas pour les autres employés de l’État — qui ont depuis renouvelé leurs conventions collectives.

En entrevue mardi, Étienne Pigeon, président du Syndicat des professionnels de la santé publique du Québec, a expliqué qu’à cause de la pandémie, ses membres avaient accepté de reporter la négociation de leur convention collective. Mais cela a eu comme conséquence que leur salaire n’a pas été augmenté depuis.

«Le plus important, c’est qu’on a pris sur nous et on a accepté de retarder la négo, en se disant qu’avec les services rendus par nos membres et le temps supplémentaire qui a été effectué pendant la pandémie, et tous les sacrifices qui ont été faits, qu’il y aurait un peu de reconnaissance qui viendrait de la part de la partie patronale et du Conseil du trésor», a affirmé M. Pigeon.

Mais «il semble que ce soit bien peu reconnu jusqu’à maintenant. Donc, on espère que dans les prochaines semaines, il va y avoir un développement heureux, parce que là, pour l’instant, je ne dirais pas qu’on est dans une impasse, mais disons que ça prend plus de temps que ce qui est souhaité» pour conclure cette négociation.

Le son de cloche est similaire chez Maud Vallée, présidente du syndicat des professionnels du Laboratoire de santé publique.

«Pour répondre à la demande, pour répondre à l’urgence, on a développé les tests pour le dépistage COVID, pour le criblage, pour soutenir tous les laboratoires du réseau dans le développement des tests. On avait mis notre négociation sur la glace pour répondre à l’urgence», a-t-elle indiqué.

Pour le moment, ces professionnels de la santé publique ont recours à des moyens de «visibilité» légers, comme des messages sur leur fond d’écran lors des réunions virtuelles ou en modifiant leur signature de courriels.

Ils se disent toutefois prêts à solliciter un mandat de journées de grève auprès de leurs membres si la négociation ne porte pas fruit dans les prochaines semaines.

Les négociations ne sont toutefois pas rompues entre les parties.