Six semaines après son arrivée, Kei Kamara semble de plus en plus à l’aise à Montréal

Jeudi après-midi, l’entraîneur-chef Wilfried Nancy a annoncé aux journalistes que Kei Kamara s’était blessé à la tête et qu’il se soumettait à des examens pour déterminer s’il souffrait d’une commotion cérébrale. On le sait maintenant; il s’agissait d’une savoureuse blague. Plus sérieusement, s’il avait fallu que cette information soit véridique, Nancy et ses joueurs seraient peut-être encore à la recherche d’une première victoire en MLS en 2022.

Seul attaquant en titre à fouler la pelouse du TQL Stadium pour le CF Montréal (1-3-1) samedi après-midi – avec les absences de Romell Quioto (protocole COVID-19), Bjorn Johnsen (pied) et Mason Toye (adducteur) — Kamara a joué un rôle prédominant dans le gain de 4-3 contre le FC Cincinnati.

En plus de marquer le 131e but de sa carrière en MLS — son premier dans l’uniforme montréalais — Kamara en a aussi préparé deux autres, dont celui de Joaquin Torres, à la 67e minute, qui a éventuellement fait la différence.

Environ six semaines après son arrivée à Montréal, Kamara semble avoir trouvé ses repères dans son nouvel environnement. Sur le terrain, Nancy dit le constater.

«Il faut le temps à tous les joueurs pour s’adapter, surtout de la façon dont on joue. (…) En même temps, comme j’ai dit aux joueurs, Rommel, quand il joue, il a des spécificités qui sont bien claires. Kei, quand il joue, il a des spécificités. Les joueurs doivent s’ajuster par rapport à ça et Kei doit s’ajuster aussi à la façon dont on joue. Aujourd’hui (samedi), c’était mieux dans l’utilisation du ballon à certains moments. Il nous a aidé, aussi, avec sa présence physique, on va dire. Chaque joueur a un rôle bien particulier et aujourd’hui, Kei a fait partie des joueurs qui ont aidé l’équipe.»

Que l’adaptation de Kamara au style de jeu de l’équipe ne soit peut-être pas encore à point est une chose. Mais c’est un processus qui est appelé à se réaliser facilement, parce que le Sierraléonais de 37 ans est heureux comme un poisson dans l’eau dans l’uniforme du CF Montréal.

Il s’agissait de l’entendre samedi après le match, lorsqu’il s’est présenté à la visioconférence et qu’il a aussitôt taquiné les représentants des médias. Pendant une trentaine de secondes, Kamara a montré dans quel état d’esprit il se trouvait et ce, avant même que les journalistes ne lui aient posé une seule question!

«Vous semblez bien à l’aise à la maison. Personne ne boit du vin, ou de l’eau? Où l’avez-vous caché? Qu’est-ce qui se passe?», a-t-il d’abord lancé, en souriant.

«Je vais bien, je vais bien. Je me porte à merveille», a-t-il ensuite répondu lorsque l’animateur de la visioconférence lui a demandé comment il allait.

«C’est fantastique de faire partie de cette équipe et d’avoir obtenu une victoire à l’étranger. Ç’a été difficile, la dernière fois, de voir l’équipe sur la route contre Atlanta. Nous n’avons pas pu soutirer la victoire. Ça fait partie de l’apprentissage et celle-ci, aujourd’hui (samedi) fait aussi partie de l’apprentissage. C’est un résultat très positif.»

Le quotidien de Kamara dans sa nouvelle ville semble tout aussi positif. Ce qui, dans le fond, ne semble pas vraiment étonnant.

«J’ai mon appartement, j’ai une voiture, j’ai commencé à me faire la cuisine. C’est bon. Pour moi, c’est un environnement familier. Comme je l’ai déjà dit, je suis venu à Montréal avant, plusieurs fois, et je suis tombé en amour avec la ville», a-t-il repris, avant de s’attarder à ses coéquipiers.

«Et le vestiaire. C’est un vestiaire très uni, où il fait bon être. De m’y trouver et de jouer le rôle de leader, c’est quelque chose que je chéris et que j’adore. J’espère pouvoir continuer à apporter ma contribution avec ces gars-là.»

S’il existe un joueur chez le CF Montréal qui tient à ce que ce souhait se réalise, c’est Djordje Mihailovic.

Auteur de deux buts samedi, dont l’un à la suite d’une passe de Kamara, Mihailovic s’est montré très élogieux lorsqu’il a été invité à expliquer la contribution du vétéran.

«La première chose que je dois dire au sujet de Kei, c’est la personnalité qu’il apporte dans le vestiaire. Je pense que c’est important que nous ayons pu ajouter ce genre de joueur, un vétéran, dans ce jeune vestiaire. (…) C’est cette présence. Avant le joueur de soccer, c’est la personne qu’il est dans le vestiaire.

«L’autre chose, comme avec sa passe sur mon but, c’est son calme avec le ballon. Il s’est retrouvé dans cette position des centaines et des milliers de fois, probablement. Il est capable de contrôler le ballon, lever la tête et repérer mes déplacements derrière le défenseur. Il n’est pas comme Rommel, il n’est pas comme Mason, il n’est pas comme Sunusi (Ibrahim). Il est une cible imposante physiquement. Il est probablement le plus menaçant avec sa tête. Il apporte des qualités différentes, il n’y a pas de doute.»