Social.mom: des Sheffordois à la rescousse des mamans

TECHNOLOGIE. À la fête des Mères 2017, ils présentaient pour la toute première fois une nouvelle application visant à ce que les mamans brisent l’isolement, Social.mom. Une tournée canadienne et un an plus tard, Audrey Poulin et David Proulx, de Shefford, s’accrochent à leur rêve de voir leur projet, déjà fort populaire, prendre encore plus d’ampleur en Amérique.

Le couple, ensemble depuis 18 ans, vit désormais au rythme de cette nouvelle entité qu’ils ont créée en collaboration avec un développeur de Saint-Bruno. Sa fondatrice, comptable agréée de formation, porte le bébé numéro trois de la famille et gère aux côtés d’une trentaine d’utilisatrices surnommées Super Moms l’application et ses aléas. Son conjoint, spécialisé en marketing, l’a suivi dans cette grande aventure technologique et travaille lui aussi d’arrache-pied pour que l’initiative se taille une place parmi les plus grands joueurs.

Après une folle épopée familiale à bord d’un Winnebago rose et onze arrêts d’Halifax à Vancouver l’été dernier pour faire connaître leur projet, le rythme du tandem s’est en apparence ralenti. Or, Social.mom  continue à prendre du galon. «Depuis environ un mois, Google voit qu’on a des super bonnes statistiques. On monte dans l’algorithme, autant dans les recherches que sur l’App Store», se réjouit l’instigatrice.

À ce jour, l’application, similaire à Tinder et Facebook, a été téléchargée environ 30 000 fois.  De 200 à 300 femmes l’ajoutent chaque jour sur leur téléphone, qu’il  s’agisse d’un iPhone ou d’un Android, afin d’entrer en contact avec d’autres mamans près de chez elles.

De l’Ontario aux États-Unis
Si les Poulin-Proulx sont on ne peut plus fiers des résultats récoltés à ce jour, la partie n’est pas encore gagnée. Les Sheffordois, qui consacrent leur quotidien au réseau depuis deux ans, poursuivent leurs efforts afin de mettre la main sur le financement qui leur permettra de le développer à son plein potentiel.
Abandonner n’est pas une option. «Notre mission, c’est d’aider les mamans», résume David, qui se dit prêt, pour y arriver, à vivre dans le motorisé de la famille.
En plus d’accueillir leur troisième enfant, les parents comptent profiter des prochains mois pour effectuer un lancement dans le sud de l’Ontario, où il n’y avait pas eu d’arrêt l’été dernier. Ils ont aussi les yeux rivés sur les États-Unis, où ils comptent faire une tournée l’an prochain. Audrey explique en riant que l’application, bien qu’elle n’ait pas encore été formellement présentée aux Américaines, compte déjà de très  nombreuses usagères de l’Alabama à l’Arizona.

Du virtuel à la réalité
La fondatrice de Social.mom s’est elle-même sentie isolée lors de son tout premier congé maternité, suivant la naissance de Timothée, aujourd’hui âgé de sept ans. Le phénomène s’est répété lors de la venue de la petite Abigaël, deux ans plus tard. «Les médias sociaux, en général, ne sont pas là pour aider, parce que c’est toujours à savoir qui est le meilleur. Ça augmente le stress déjà vécu par les mamans», explique-t-elle, ajoutant que la solitude peut parfois être difficile à verbaliser et lourde à porter pour certaines.

Mme Poulin estime que leur produit, plus humain, pourra réellement faire une différence dans la vie des mamans, où qu’elles résident.
Les mères de famille ont le choix de voir un fil d’actualité locale ou globale, peuvent voir et afficher des événements et avoir accès à un Marketplace. Comme sur Tinder, elles voient les autres utilisatrices se situant à l’intérieur d’un périmètre choisi. Évidemment, elles peuvent publier des messages et s’ajouter sur leur liste d’amies afin d’échanger. «Le but, c’est que les mamans se rencontrent dans la vraie vie», souligne Audrey.

L’application est d’ailleurs en constante amélioration suivant les demandes et commentaires des principales intéressées. Des paramètres doivent, entre autres, être ajoutés au fur et à mesure qu’elle gagne en popularité.

La plate-forme, qui ne s’adresse qu’exclusivement aux femmes ayant des enfants, se distingue aussi des autres réseaux sociaux par le fait que les débordements n’y sont pas tolérés. «On s’assure que les mamans se respectent et c’est ce que l’on voit dans l’application. Une maman peut poser des questions et les autres donnent leur avis sans la juger», défend sa fondatrice.

Et papa, lui?
Bien que la demande ne soit que très restreinte jusqu’à maintenant,  le duo compte éventuellement lancer une deuxième version entièrement dédiée aux papas. Ceux-ci peuvent d’ailleurs signaler leur intérêt en téléchargeant Social.mom et en s’ajoutant à une liste d’attente.

Mais d’abord, les deux associés souhaitent mener à maturité leur premier bébé virtuel, ce qui permettra en quelque sorte de directement répéter la recette gagnante. D’ici là, pas question d’ouvrir l’univers des mamans aux messieurs. «Il y a des choses qui se disent entre mamans qui ne se diraient pas s’il y avait des hommes là», conclut Audrey Poulin.

L’application est disponible dans l’App Store de votre téléphone mobile.