Therappx: évaluer les meilleures applications numériques en santé

SANTÉ. La compagnie Therappx, de Granby se promet d’être la première au Canada à s’attaquer à la validation des outils de santé numériques.

Une idée qui naît en 2018 dans l’esprit d’Alexandre Chagnon, directeur général de Therappx. «On se rendait compte que beaucoup de patients utilisaient des applications pour leur santé au Canada et à travers le monde». Certaines sont trompeuses affirme M. Chagnon. Il en nomme une, qui affirme mesurer la pression artérielle d’un patient lorsqu’il met le doigt sur la caméra. «Il fallait trouver une façon de valider si les applications avaient du sens au niveau clinique. La santé numérique touche tout le monde de près ou de loin», précise M. Chagnon.

Thérappx se lance. Elle offre d’abord ses services en mode consultation. L’entreprise s’investit ensuite en R et D. «On s’est lancés très tôt dans des projets de recherche pour valider des hypothèses. Rapidement, des gens de l’Université Laval et de MedTek se sont associés à nous.» Le gouvernement du Québec et le Conseil national de recherches du Canada et les différents CIUSSS se montrent curieux à leur tour. «On est très heureux de la place qu’on s’est bâtie dans l’écosystème.».

Therappx s’active à mettre de l’ordre dans les 175 000 outils numériques en santé et bien-être (ONS) disponibles au Canada. «On a développé un logiciel qui nous permet de suivre en continu les mises à jour des application.s».

Therappx travaille depuis à identifier, évaluer et à recommander les meilleurs outils numériques en santé disponibles sur le marché. «Therappx collabore avec des infirmiers, des psychologues, des intervenants sociaux, médecins et pharmaciens, afin qu’ils puissent disposer d’outils de prescription électroniques fiables», mentionne M. Chagnon, pharmacien de formation.

Therappx propose déjà trois produits phares: Core, Prescribe et Connect.

Trois produits à consonance anglophone que Therappx compte vendre à nos voisins américains d’abord. «Le marché est beaucoup plus mature aux États-Unis. Core est pratiquement un dictionnaire qui permet d’avoir de l’information fiable sur une application», explique M. Chagnon. Prescribe permet aux cliniciens de prescrire une application en santé à leurs patients. Et Connect permet de faire le pont entre les deux autres produits et les dossiers médicaux électroniques des patients. «On est en mesure de collecter les informations que le patient nous fournit sur l’efficacité de l’application qu’il utilise.» Une information précieuse aux yeux des assureurs et organisations de soins.

Projet pilote

L’entreprise a le vent en poupe. Elle ne comptait que sur quatre employés en prépandémie. Elle en emploie maintenant dix. L’entreprise lancera d’ici quelques semaines un projet pilote avec la collaboration du gouvernement du Québec.

«On va venir outiller les professionnels de la santé mentale, que ce soit dans les centres de prévention du suicide ou la ligne 811. Nos produits sont prêts.» Therappx devra tirer son épingle du jeu parmi une trentaine d’entreprises qui offrent des services similaires. «Au Canada, on est les seuls qui font ça», de conclure Alexandre Chagnon.