Injures: Bonin veut forcer la main des gouvernements

INTIMIDATION. Pascal Bonin est revenu à la charge au sujet du règlement sur les injures, vendredi matin, au terme d’une séance extraordinaire. Le maire concède qu’un règlement municipal n’est pas la meilleure solution, mais il souhaite force la main des gouvernements pour agir contre l’intimidation.

Toujours aussi étonné de l’ampleur du mouvement créé par la médiatisation du règlement, Pascal Bonin a tenu à rappeler que l’objectif est de mettre fin à la cyberintimidation. Des internautes cachés derrière leur clavier s’acharnent sans retenue contre des policiers municipaux et contre lui-même.

Le maire cite une interprétation de la loi contre la cyberintimidation qui indique qu’un employeur «ne mettant pas tout en œuvre pour offrir un milieu sécuritaire peut faire l’objet de poursuites». Le fait de connaître la situation actuelle d’intimidateurs qui sévissent forcerait donc la Ville à agir par les moyens dont elle dispose.

«Est-ce que c’est le meilleur moyen? Non, mais c’est le seul moyen que j’ai pour forcer la main des gouvernements», déclare-t-il. Avec tout le battage qu’a fait la nouvelle au Québec, les autorités sont bien au fait du débat et ne peuvent plus l’ignorer. Le maire Bonin demande à Québec et Ottawa de donner le pouvoir aux municipalités de protéger leurs employés contre l’intimidation.

«En ce moment, on n’est pas capable d’aller chercher les noms des administrateurs qui se cachent derrière les pages. Il faut nous donner les moyens», plaide M. Bonin.

Banaliser la cyberintimidation

Certains propos tenus dans les médias au cours des derniers jours ont dérangé le maire de Granby. Celui-ci craint qu’en ne réfléchissant pas au véritable enjeu de combattre l’intimidation, on en vienne à la banaliser.

«Après mon entrevue avec Paul Arcand (98,5 FM), il a passé trois minutes à rire de nous. Sans s’en rendre compte, il a banalisé la cyberintimidation», déplore le politicien. «On se bat pour éliminer l’intimidation dans les écoles et pour montrer aux jeunes les conséquences de l’intimidation, mais pour nous ce serait correct?», questionne-t-il.

Manipulations politiques?

Pascal Bonin soupçonne que certains intimidateurs adeptes des réseaux sociaux ont «des agendas politiques cachés». «Ils veulent ma tête à moi! Je n’ai pas de problème avec ça. Si ça ne marche plus, je vais m’en retourner chez nous. Ça ne change rien à mes valeurs, ni à qui je suis», déclare le maire qui dit s’être lancé en politique pour changer la ville et le Québec.

«Si quelqu’un veut ma place, qu’il se présente aux élections. S’il y a un candidat qui veut s’ingérer dans les affaires de la police et du juridique, qu’on m’en envoie un candidat comme ça!», a-t-il lancé.