Le manège équestre obtient la faveur populaire

BROMONT. Le manège équestre projeté sur le site Olympique du chemin de Gaspé à Bromont obtient finalement la faveur populaire après avoir soulevé un tollé lors de la première présentation du projet.

En mars 2015, les plans du manège équestre, un pavillon d’environ la grosseur de deux patinoires, déplaisaient à la population. «Trop gros» et «non respectueux du caractère champêtre du lieu», proclamaient des citoyens. Une pétition s’en était suivie.  

Ce qui a été présenté, hier, à l’hôtel de ville, devant une salle pleine, par l’architecte de grande renommée, Pierre Thibault, convenait davantage.

Celui qui a plané sur différents projets résidentiels et institutionnels, dont l’Abbaye Val-Notre-Dame, nouvelle habitation des moines Cisterciens, a ajouté son grain de sel au travail entamé par l’architecte Caroline Denommée.

C’est le directeur du comité organisateur des Jeux équestres mondiaux (COJEM), Luc Fournier, qui a pensé recruter un second architecte reconnu pour sa vision afin que le site s’intègre bien au paysage champêtre.

Des lattis de bois enrobent le manège équestre qui lui est composé d’acier. Le toit, plat et de couleur grise, n’est pas visible du chemin de Gaspé : l’architecte a cru bon de faire dépasser les lattis d’un peu plus d’un mètre au-dessus de la toiture. La hauteur du manège est de 11 mètres, soit relativement la hauteur d’un poteau de téléphone.

Respecter l’esprit du lieu, telle était la ligne directrice de l’architecte. «Les planches de bois sont légèrement espacées pour créer l’esprit d’une vieille grange», précise M. Thibault.

«Ça sera de la pruche ou du mélèze. Les lattis font que le bois est bien ventilé et exposé au soleil. Il ne sera pas trop humide. C’est vrai cependant qu’il va grisonner avec les années», ajoute-t-il. Le manège équestre est de 70 mètres sur 90 mètres. Les estrades peuvent accueillir 4000 spectateurs.

Les écuries qui accueilleront près de 150 stalles sont à l’arrière du manège équestre. Elles ne sont donc pas visibles du chemin de Gaspé. Le toit est végétalisé et un passage relie les écuries au bâtiment voisin.

Pas qu’à vocation équestre

Les installations sportives serviront aux Jeux équestres mondiaux de 2018. Une fois la compétition terminée, elles pourraient accueillir d’autres types d’évènements comme des foires artisanales.

Ce qui inquiète l’auteure de la pétition qui a récolté plus de 320 signatures, Fanny Poisson, présente à la présentation. «C’est mieux que c’était. Ils ne sont pas allés chercher n’importe qui. Admettons que j’ai l’impression que la pétition a servi à quelque chose […] Je digère moins bien qu’on nous a vendu que c’était un site destiné à une vocation équestre et qu’on pense maintenant y organiser d’autres types d’évènements». Elle se demande entre autres où se stationneront les visiteurs.

8M$

L’appel d’offres visant la construction de ses installations a été lancé en août dernier. En tout, 10 entreprises ont soumissionné. Le plus bas soumissionnaire a été retenu, mais son identité n’a toujours pas été dévoilée.

Le président de la Société d’agriculture du canton de Shefford (SACS), Marcel Bundock, dit attendre des informations du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (MAMOT) avant d’y procéder. Selon lui, l’entité gouvernementale devrait faire une annonce demain (8 janvier).  

Toujours selon M. Bundock, les coûts entourant la construction des nouvelles installations du site équestre, estimés à 8M$, n’ont pas grimpé malgré les modifications signées Pierre Thibault. « Le retrait de pierres et d’une tour de l’ancien plan fait que la facture reste la même», indique le président de la SACS.

Milieu humide

Selon un citoyen qui assistait à la présentation, le manège équestre et les écuries seront construits à proximité d’un milieu humide.  

Les milieux humides, ces écosystèmes qui jouent un rôle essentiel dans le maintien de la vie sur terre, sont protégés par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la lutte contre les Changements climatiques (MDDELCC).

Qu’arrivera-t-il au milieu humide ? Sera-t-il protégé ou remblayé ? La question reste, pour l’instant, entière.

Cela dit, le MDDELCC devra donner son aval pour qu’un premier coup de pelle soit entrepris.

Notons également qu’environ 25 mètres séparent l’écurie d’un lac.