Deux candidates refusent de participer au débat dans Shefford

ÉLECTION. Sylvie Fontaine du Parti conservateur et Claire Mailhot du NPD refusent de participer au débat de la Chambre de commerce Haute-Yamaska et région (CCHYR). L’événement qui devait être télédiffusé sur les ondes de MAtv est donc annulé.

Le coordonnateur de l’événement, Simon Turcotte, souligne devoir annuler l’activité «avec regret». «On aurait aimé que les candidats puissent s’exprimer devant les gens d’affaires et la population. On a un rôle de facilitateur à jouer et on voulait créer cette opportunité-là pour les citoyens», a-t-il commenté.

Plus de 300 personnes auraient pu assister au débat sur place à l’auditorium du Cégep de Granby. Des milliers d’autres électeurs auraient pu visionner la performance des candidats grâce à la télédiffusion de MAtv. Une vitrine sans égal autant pour les candidats que pour les électeurs.

Des explications discutables du PC

Du côté des conservateurs, l’équipe de Sylvie Fontaine a évoqué un conflit d’horaire avec l’événement prévu le 6 octobre. Le parti organise un événement-bénéfice le même soir. Un argument qui ne tient pas la route, car la CCHYR a déplacé le débat au 7 octobre pour les accommoder. «On était flexible sur la date. Ce n’était pas un problème», a renchéri Simon Turcotte.

Celui-ci raconte avoir eu beaucoup de difficulté à rejoindre la candidate Sylvie Fontaine. Simon Turcotte se serait même déplacé en personne à son bureau. «Elle a fini par dire qu’elle n’avait pas le temps», mentionne-t-il.

Elle n’a d’ailleurs jamais retourné les appels de Granby Express pour s’expliquer (NDLR: Sylvie Fontaine nous a rappelé après la publication du texte: elle a répété que «la décision était prise» et a tenté de rejeter le blâme sur la candidate du NPD en disant qu’il n’y aurait quand même pas eu de débat à trois. Elle a aussi admis être «plus à l’aise de parler aux gens un à un»). 

Dans le premier (et seul) débat présenté mardi dernier, la candidate du PC a très mal paru face à ses adversaires. Sur plusieurs des sujets abordés, elle semblait dépassée et déstabilisée.

«C’est très malheureux», Claire Mailhot

La candidate néodémocrate dans Shefford, Claire Mailhot, estime que la demande de la CCHYR est arrivée trop tard. On sait cependant que la Chambre organise des débats à chacune des élections fédérales, provinciales ou municipales et que l’organisation a approché les candidats à partir de la mi-septembre.

«Ce n’est pas parce que je ne suis pas prête. Si on m’avait contacté avant, ç’a aurait été différent. Surtout pas à deux semaines de la date butoir», indique-t-elle. Il reste encore 17 jours à la campagne.

«Une campagne demande beaucoup de préparation. En plus, la date qui avait été retenue pour le débat ça adonne qu’on a quelque chose de prévu», ajoute Mme Mailhot sans vouloir toutefois préciser la nature de ce conflit d’horaire.

Elle ajoute également n’avoir reçu aucune invitation formelle concernant le débat que souhaitait organiser la CCHYR.

Elle croit que d’autres candidats auraient eu l’information avant elle et son homologue du Parti conservateur, jugeant «très malheureuse» cette situation.

Sa directrice de campagne, Chantal Gareau, contactée à cet effet, précise avoir reçu un appel de la CCHYR, au courant de l’avant-midi du 24 septembre, soit quelques minutes avant que la nouvelle ne sorte sur les ondes radiophoniques de la région.

«Ce que j’ai trouvé particulier aussi c’est que normalement, les organisateurs d’un débat convoquent l’ensemble des organisateurs des partis pour une rencontre portant sur le mode de fonctionnement. Ce qui n’a pas été fait. J’ai alors demandé à M. Turcotte quelle était sa formule et je n’ai jamais reçu sa réponse. Le lendemain, toutes les informations étaient dans La Voix de l’Est», rapporte Mme Gareau.

«Je ne pense pas qu’il ait réalisé sciemment qu’il était trop tard», mentionne la directrice de campagne.

Libéraux et bloquistes déçus

Pierre Breton, candidat du Parti libéral du Canada, dénonce un «manque de respect envers les électeurs». «Lorsqu’on aspire à un poste électif, on a la responsabilité d’informer la population», argue-t-il. Celui-ci parle de l’événement comme d’un «débat historique» puisque la chambre organise des débats depuis «des dizaines d’années».

Pierre Breton compare le choix de Claire Mailhot au mandat de son prédécesseur, le député sortant Réjean Genest. «Il a brillé par son absence.»

Du côté de Jocelyn Beaudoin du Bloc québécois, on déplore la situation. «Cela démontre que les électeurs goûteront une fois de plus à quatre ans de «silence orange» s’ils choisissent Claire Mailhot», a-t-il commenté par écrit.

«Le NPD et le Parti conservateur privent les électeurs d’une belle occasion d’échanger leurs idées et de prouver leur pertinence», a-t-il ajouté. M. Beaudoin s’interroge sur leur capacité à défendre le bilan de leur formation politique.

Avec la collaboration de Stéphanie Mac Farlane et de Romy Quenneville-Girard.