Daniel Boucher comme vous le voulez

SPECTACLE. À quoi s’attendre d’un Daniel Boucher en solo sur la scène de la Maison de la culture de Waterloo? «Ça va dépendre de nous autres», répond-il. À nous d’y être ce vendredi 23 octobre à 20h.

On ne fait pas qu’assister à un concert de Daniel Boucher. Il faut le vivre, il faut y participer. «On est tout le temps en interaction. Quand l’énergie circule, on le sent. Quand tu donnes et que les gens le reçoivent, qu’ils vivent ça… Ça va dépendre de nous autres», répète l’auteur-compositeur-interprète.

Bien qu’il ait un plan de match établi, Boucher n’hésite pas à s’ajuster au public. «Y a des parties où ça brasse un peu plus, mais ça dépend de la salle. Des fois, les gens sont assis pour écouter. Des fois, woops, le monde se lève deboutte et ça brasse plus», observe-t-il.

Des différences qu’il commence à mieux gérer, lui qui avait l’habitude de «se battre contre les salles». «Ce n’est pas vrai qu’il faut que les gens se garrochent partout pour avoir du plaisir, mais j’ai longtemps pensé que ça l’était», admet le chanteur qui compte cinq albums en carrière.

Armé de sa guitare électrique, l’auteur du Poète des temps gris offre un survol de son répertoire et pas seulement le matériel du plus récent Toutte est temporaire.

Toutte est temporaire

Lancé il y a un an, l’album Toutte est temporaire renoue avec le son audacieux de La Patente (2007). Une familiarité qui s’explique par le fait qu’ils ont tous deux été réalisés par Daniel Boucher lui-même.

«On a fait l’album à deux (avec son batteur Sylvain Clavette). On était deux dans le local, on a joué tous les instruments. On l’a enregistré à notre goût, ça nous ressemble», résume l’artiste. «Quand tu prends toi-même ta production en charge, ça te ressemble beaucoup plus», renchérit-il.

On y retrouve beaucoup d’échantillonnage, des élans de création musicale spontanés, une folie renouvelée qui plaît au public qui le suit depuis le début.

Rester honnête

Il s’est maintenant écoulé 16 ans depuis la sortie du mythique album Dix mille matins. Opus par lequel on a découvert Le poète des temps gris, La désise et Boules à mites. Un répertoire qu’il n’a pas l’intention de renier.

«Quand je réécoute mes premiers albums, j’assume encore. Quand j’ai fait Dix mille matins, j’avais 27-28 ans. Là, je suis dans le début de la quarantaine. Ma vie n’est pas pareille, mais quand je réécoute le disque, je me reconnais. Je pense que c’est parce que j’essaye d’être le plus honnête à chaque fois».