Un projet de 45 M$ d’Hydro-Québec à Bromont

Hydro-Québec prévoit investir 45 M$ pour la construction d’un nouveau poste à Bromont et la construction d’une ligne d’alimentation de 120 kilovolts (kV) sur une distance de huit kilomètres reliant Granby à Bromont a appris GranbyExpress.com. Les nouvelles installations devraient être fonctionnelles à l’automne 2016.

La société d’État construira un nouveau poste de 120-25 kV dans le parc scientifique de Bromont, un projet évalué à 29 M$. Deux emplacements sont actuellement étudiés.

L’un des sites se trouve en bordure du chemin de Montréal. D’un point de vue technique, la société d’État préférerait établir sa nouvelle construction à cet emplacement. L’autre endroit se situe en bordure d’une rue projetée dans le cadre du développement du parc scientifique.

«Les deux emplacements sont situés à bonne distance de la route Pierre-Laporte (environ 850 m), dans des milieux boisés qui facilitent l’intégration visuelle du poste projeté et ils évitent les milieux humides», lit-on dans le document préparatoire rédigé par Hydro-Québec TransÉnergie, dont GranbyExpress.com a obtenu copie. Le périmètre clôturé du poste sera d’environ 4 800 mètres carrés. Le terrain sera cependant plus grand afin de faciliter l’intégration visuelle du poste dans son milieu.

Une ligne, trois tracés

Parallèlement à la construction du poste, une ligne de 120 kV sera érigée entre le poste de Cleveland, situé en bordure du boulevard Pierre-Laporte à Granby, et la nouvelle installation de Bromont. Hydro-Québec évalue le coût de cette ligne à 16 M$.

Trois tracés sont présentement à  l’étude. Le premier trajet, d’une longueur de 8,3 kilomètres, utiliserait l’emprise existante d’une ligne qui sera démantelée en plus de longer une ligne de 120 kV (déjà en place) sur une distance de 2,5 km. En utilisant ce chemin, le nouveau réseau se trouverait principalement en milieu boisé, mais passerait à moins de 100 m de trois résidences.

Le deuxième scénario ferait passer la ligne, un trajet de 7,8 km, par l’emprise existante d’une ligne et longerait la ligne de 120 kV sur une distance de 1,1 km. Le tracé bifurquerait ensuite pour rejoindre le nouveau poste de Bromont et celui d’IBM Canada. «Il passe à moins de 100 m de trois résidences. Ce tracé permet d’éviter la majorité des érablières et des milieux humides présents dans la zone d’étude», écrit Hydro-Québec.

Enfin, l’ultime circuit étudié utiliserait l’emprise existante d’une ligne qui sera démantelée, emprunterait une partie du précédent tracé et passerait sur le terrain de deux érablières. «Ce tracé implique un nouveau point de traversée de l’autoroute 10. D’une longueur de 7,6 kilomètres, il s’agit du plus court des trois tracés proposés. Une seule résidence se trouve à moins de 100 m de ce tracé», expose la société d’État dans son document.

Une vingtaine de pylônes à encombrement réduit (qui occupe moins d’espace au sol) devraient être érigés entre Granby et Bromont. «On prévoit des portées d’environ 350 m sur huit kilomètres, selon la version du trajet le plus long. Ça donne grosso modo trois pylônes par kilomètre, donc 24 pylônes», explique Ginette Cantin, conseillère relations avec le milieu chez Hydro-Québec.

Le tracé retenu sera connu d’ici le 21 juin prochain. La construction du poste et la mise en place de la ligne devraient débuter à l’automne 2015. La mise en service est prévue pour l’automne 2016.

Au terme de ce projet, le poste de Bromont, installé au centre-ville de la municipalité, sera démantelé. Une ligne de 49 kV et une autre de 25 kV, desservant toutes les deux le poste de Cleveland à Granby, seront aussi retirées du paysage.

Capacité maximale atteinte

La mise sur pied de ce projet s’explique par le fait que les actuelles installations d’Hydro-Québec ont atteint leur capacité maximale, notamment en raison de la croissance de la demande dans la région. Actuellement, les postes avoisinants, ceux de Waterloo, Cowansville et Granby, viennent supporter en partie la charge.

«Chacun des équipements à une capacité «X» de fournir de l’électricité et ne satisfont plus à la demande. Ils peuvent aussi être arrivés à la fin de leur vie utile. Dans ce cas-ci, c’est à peu près les deux éléments qui se réunissent en même temps. Les nouvelles installations vont prendre en compte les nouveaux développements résidentiels, commerciaux et industriels pour Bromont et Granby. Il va y avoir une grande marge de manœuvre pour ces projets, explique Ginette Cantin. L’arrivée de ce poste-là va permettre une croissance économique pour Granby et Bromont.»

Rencontre d’information

Mardi prochain, la salle du conseil municipal de l’hôtel de ville de Bromont sera l’hôte d’une rencontre d’information de 14 heures à 20 heures. Une centaine de résidents, touchés de près ou de loin par le projet, ont reçu une lettre d’invitation pour cette séance. Outre ces citoyens, les représentants des municipalités, des MRC, des ministères et de l’Union des producteurs agricoles ont été conviés.

«C’est une journée portes ouvertes sous forme de kiosques. Il va y avoir une table sur les champs magnétiques et électriques, il va y en avoir une sur la justification du projet et on y retrouvera aussi une grande carte de la région sur laquelle seront illustrés tous les équipements actuels, ceux projetés et les équipements à démanteler», explique la porte-parole d’Hydro-Québec.  

Les études environnementales, qui incluent les études de paysages, de milieux naturels et humains, les érablières, les zones boisées, cultivées et résidentielles de même que les milieux humides, seront aussi disponibles. «Tous les éléments sont bien cartographiés», mentionne Mme Cantin. Un ingénieur sera aussi sur place pour recueillir les commentaires des propriétaires et riverains.

Enfin, un représentant d’Hydro-Québec va être présent pour expliquer les compensations financières qui seront versées aux propriétaires qui seront touchés par le tracé retenu. «Les compensations sont calculées sur la base de l’entente survenue entre Hydro-Québec et l’Union des producteurs agricoles», note Ginette Cantin. Cette entente prévoit un dédommagement en vertu d’une multitude de facteurs, dont les inconvénients liés aux travaux de construction.