Dissolution de la Coalition du Pacte rural de Saint-Joachim-de-Shefford

DÉVELOPPEMENT. La Coalition du Pacte rural de Saint-Joachim-de-Shefford, qui a mené à bien plusieurs projets clé visant à «mettre sur la carte» la municipalité, se dissoudra, faute de relève, d’ici la fin de l’année.

L’organisme à but non lucratif a été fondé en 2003; son mandat principal était de voir au développement et d’assurer la pérennité du village dans un contexte où la ruralité vivait un réel creux de vague. C’est un retraité du domaine du marketing et de la publicité, Jacques Sauvé, qui a pris la barre de cette vaste démarche à cette époque.

Quinze ans plus tard, le citoyen se prépare à fêter ses 79 ans et aurait voulu passer le flambeau, mais personne n’a levé la main pour le saisir. C’est une «question de timing», souligne-t-il. «Des fois, on a beau demander, on ne tombe pas sur la bonne personne, celle qui a le temps et le talent. Ce sont deux facteurs très importants dans le bénévolat», mentionne-t-il, ajoutant qu’il aurait «aimé que ça continue».

15 ans de projets

La Coalition demeurera bien vivante à travers les multiples projets auxquels les bénévoles ont contribué, estime le président du conseil d’administration. «C’est décevant, mais d’un autre côté, ce que l’on a fait pour Saint-Joachim, je suis content d’y avoir contribué. […]Tout ce beau monde-là a contribué à maintenir le village en vie et a donné un vraiment bon élan chaque fois qu’il avait besoin d’une petite poussée», explique-t-il, précisant que l’administration municipale a également joué un rôle primordial.

Suite à un sondage réalisé deux ans plus tôt, l’une des premières initiatives mises de l’avant par la Coalition a été de faire de la municipalité le Pays de la poire, en 2005. On souhaitait ainsi dynamiser des terrains vacants et y implantant des mini-vergers et donner une image de marque spécifique et différente au village.
La Coopérative Au Cœur du Village, qui s’est concrétisée sur la rue Principale, a été initiée en 2006. Officiellement lancée en 2012, elle constitue l’une des plus importantes initiatives récentes mises en branle à Saint-Joachim-de-Shefford.

La pépinière collective, à ce jour le seul projet de la Coalition qui ne fonctionne pas de façon autonome, a quant à elle vu le jour en 2010. «On a encore beaucoup de végétaux. On va essayer de les vendre. Il y a des plantes médicinales, des petits arbres fruitiers et tout ce qu’on a comme équipement», énumère M. Sauvé.

Le maire de Saint-Joachim-de-Shefford, René Beauregard, ne cache pas sa déception; il comprend néanmoins très bien la situation. «Je suis attristé de ça, parce qu’ils ont fait des projets très intéressants pour la communauté, mais il faut passer à autre chose», croit-il, optimiste. Les avoirs de l’organisation seront transférés à un autre organisme à but non lucratif.

Et l’avenir?

Demain n’est pas la veille où la municipalité deviendra «un village fantôme», estime Jacques Sauvé. Le dynamisme a en quelque sorte pris racine dans la municipalité au cours de la dernière décennie. «Il s’est bâti plus d’une centaine de maisons dans le village. La municipalité est loin d’être ce qu’elle était avant», fait quant à lui valoir le premier magistrat, expliquant que de jeunes familles choisissent désormais de s’y installer en raison de la qualité de vie qu’on y retrouve. Le programme international offert à l’école Centrale roule d’ailleurs à pleine capacité.

«La coop, elle, va sûrement atteindre son seuil de rentabilité avant longtemps, croit pour sa part Jacques Sauvé. J’ai vraiment confiance qu’on va y arriver et que Saint-Joachim est là pour rester». Saint-Joachim-de-Shefford compte à ce jour un peu plus de 1400 âmes.