Rouler à vélo pour l’épilepsie

COMMUNAUTÉ. 1 200 kilomètres. Voilà la distance que pédalera Simon Thibault. Celui qui est atteint d’épilepsie depuis plus de 30 ans a décidé de mettre sur pied un défi portant son nom pour inspirer et sensibiliser les personnes qui vivent la même réalité que la sienne. Et il ne sera pas seul dans son aventure…

Du 4 au 10 juillet, l’homme de 43 ans roulera avec six autres cyclistes, dont ses deux fils, et ce, de Granby jusqu’à Paspébiac en Gaspésie. Le groupe sera aussi accompagné de deux personnes de l’organisme Épilepsie Montérégie, qui porte le projet.

«J’avais une histoire à raconter. Je ne pensais pas qu’une simple idée irait jusque-là, a confié le principal intéressé avec émotions, lundi soir, devant proches et amis au bistro Kapzak. Je suis vraiment impressionné aujourd’hui.»

Si Simon Thibault a connu des années plus difficiles, aujourd’hui, il a appris à vivre avec la maladie puisqu’elle fait partie de sa vie. Épilepsie Montérégie lui a permis de voir la vie autrement.

«J’ai commencé à faire des crises à 13 ans, se rappelle-t-il. Chaque année, ça augmentait. Ça a été jusqu’à cinq crises par jour parfois. Je n’avais plus de vie. […] Je n’étais plus là, je n’étais plus Simon.»

«Quand tu es épileptique, tu n’as pas le choix de passer au travers des jugements des gens, a ajouté celui qui travaille comme technicien au Palace de Granby. Quand tu fais une crise, il faut que tu apprennes à vivre avec ça. Il ne faut pas que tu restes enfermé et que tu t’arrêtes […]»

La première édition du Défi-Simon, roulons pour l’épilepsie, s’arrêtera à différents endroits en cours de chemin comme à Québec et Chicoutimi pour relier quatre associations venant en aide aux personnes épileptiques.

«Ces organismes-là peuvent aider beaucoup de gens, a affirmé Simon Thibault. Il faut qu’ils soient connus, il faut qu’ils soient vus. C’est important.»

Le vélo a permis à Simon Thibault de revivre, de retrouver une autonomie. C’est un voyage au Lac-Saint-Jean qui lui a donné envie de partager son histoire.

«C’est là que j’ai senti que j’étais heureux et que je pouvais inspirer des gens qui ont un peu le même vécu que moi […] Le vélo, c’est ce qui a changé un peu ma vie et qui m’a sauvé aussi. L’épilepsie fait souvent en sorte que tu es dépendant. Des fois, ça fait du bien d’être autonome, de partir, de voyager seul. Pour moi, c’est nourrissant, j’ai besoin de ça.»

Pour la coordonnatrice des services et intervenante chez Épilepsie Montérégie, Anie Roy, le Défi-Simon permettra de démystifier la maladie.

«Souvent, on va parler des maladies d’une façon très négative, a noté Mme Roy. Moi, je voyais ça positif. Ça m’impressionnait la résilience de Simon. Ça nous permet d’en parler parce que c’est encore une maladie qu’on doit démystifier, c’est encore une maladie qui fait peur, donc c’est un beau volet.»